A-t-on tiré les leçons des émeutes de la faim de 2008 ?

Jeudi 13 septembre 2012

Avec

Bruno Parmentier Ingénieur et économiste, ancien directeur de l’Ecole d’agronomie d’Angers, consultant spécialisé dans les questions agricoles et alimentaires
Sylvie Brunel Géographe, professeure à l'université Paris IV (Paris-Sorbonne)

Si les prévisions s’avèrent exactes, la France devrait produire cette année 68 millions de tonnes de céréales. Une excellente récolte, supérieure de 5 millions de tonnes à celle de l’an dernier. D’autant plus excellente qu’ailleurs, la tendance est à la baisse. Au point que l’on redoute désormais l’apparition d’une nouvelle crise alimentaire.

Sylvie Brunel et Bruno Parmentier
© Radio France - J-C Francis

Car l’été a été désastreux dans de nombreux points du globe.

Aux Etats-Unis, le mois de juillet, particulièrement chaud, a vu le maïs de la région du sud des Grands lacs se consumer sur place, par manque d’eau. Dans l’Arkansas et l’Indiana, c’est la tempête tropicale Isaac qui s’est chargée de détruire les récoltes.

Sécheresse aux Etats-Unis. Sécheresse également en Russie, en Ukraine, au Kazakhstan. Mousson tardive en Inde. Et 3e saison de suite catastrophique pour les récoltes d’Afrique de l’Est. Le monde va manquer de soja, de blé, de maïs.

Le marché faisant toujours la loi dans ce domaine, le prix de ces produits de base, devenus trop rares, est en très forte hausse.

En juillet, la Banque mondiale constatait une augmentation de 10% du prix des denrées alimentaires.

Quelle sera la suite de cet engrenage ? Les émeutes de la faim de 2007 et 2008 sont dans toutes les mémoires. A l’époque, plus d’une 30aine de pays s’étaient retrouvés touchés par ces révoltes, celles de populations urbaines incapables de se nourrir du fait de prix prohibitifs.

Les mêmes causes –dit-on- produisent les mêmes effets. A moins que les leçons des émeutes de 2008 aient été tirées ?

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