Le soutien affiché de Jean-Luc Mélenchon à Eric Drouet - l'un des leaders des "gilets jaunes" - ravive de vieilles divisions à gauche. De Génération-s aux Insoumis, quel rapport entretient-on à la violence politique ? A la légalité républicaine ? Comment traduire les aspirations populaires ?
Aude Lancelin (journaliste, fondatrice de "QG le média"), Brice Couturier (Journaliste, producteur jusqu'en juin 2021 de la chronique "Le Tour du monde des idées" sur France Culture), Agathe Cagé (Politiste, co-fondatrice et présidente du cabinet de conseil Compass label, ancienne conseillère de Vincent Peillon et de Benoît Hamon, et ancienne directrice adjointe de cabinet de Najat Vallaud-Belkacem, au ministère de l’Education nationale.).
Cette émission s'inscrit dans le dossier "Colère jaune" qui regroupe les différents débats du Grain à moudre sur le mouvement des "gilets jaunes".
Lors de la dernière campagne présidentielle, le comédien Philippe Torreton avait adressé cette supplique à Jean-Luc Mélenchon et Benoit Hamon : "faites alliance pour faire gagner la gauche". On sait ce qu’il est advenu, et le moins qu’on puisse dire, c’est que les deux hommes ne sont pas près de travailler ensemble. Car pour Benoit Hamon, Jean-Luc Mélenchon a "quitté les rives de la gauche".
Le leader du mouvement Génération-s reproche à celui de la France insoumise son soutien inconditionnel aux "gilets jaunes", et notamment à un de ses principaux animateurs, Eric Drouet. Celui-ci, soupçonné de vouloir renverser le pouvoir, d’avoir voté pour Marine Le Pen aux deux tours de la dernière présidentielle - ce qu’il a démenti - serait l’incarnation des ambiguïtés et des dérives du mouvement.
Cette tension entre deux des figures de la gauche française est révélatrice d’un malaise plus profond. Elle porte notamment sur la stratégie politique. Faut-il, pour récupérer l’électorat populaire, aller sur les mêmes thèmes que l’extrême-droite, quitte à alimenter l’idée d’une alliance rouge-brun ? Ou bien faut-il rester à l’écart de certaines thématiques, notamment identitaires, quitte à ne plus peser grand-chose électoralement ?
"Les Gilets jaunes réveillent-ils les clivages à gauche ?"
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