- Henri Bentégeat général, chef d'état-major des armées (CEMA) de 2002 à 2006
- Rony Brauman Ancien président de Médecin sans frontières
- Laurent Henninger historien, chargé d’études à la Revue "Défense Nationale" . Membre du comité de rédaction du magazine "Guerres & Histoire".
La dépêche de l’Agence France Presse date d’hier soir, 21h50. Son titre : « Conflit en Syrie : deux appareils de l’armée touchée par les rebelles. » On peut notamment y lire que « selon un bilan provisoire de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, 58 personnes ont péri mardi à travers le pays – 19 civils, 13 rebelles et 26 soldats. » Et la dépêche se conclue ainsi : « La Syrie a basculé dans la guerre civile après qu’une révolte populaire violemment réprimée par le régime se soit militarisée. Plus de 60 000 personnes y sont mortes depuis mars 2011 selon…l’ONU »

Le premier bilan, celui de la journée d’hier, est donc fourni par l’Observatoire syrien des droits de l’homme : organisation qui, jusque là, constituait la source quasi exclusive utilisée par les médias français pour tenir le compte des victimes de la guerre. Fin décembre, l’Observatoire évaluait leur nombre à 46 000. Soit 14 000 de moins que le chiffre publié par le Haut commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme le 2 janvier dernier. Chiffre qui sert désormais de référence aux journalistes : 60 000 morts en plus de 18 mois de conflit. Des méthodes de calcul différentes expliquent cet écart important entre les bilans des deux organisations. Un écart qui nous pousse à nous interroger sur la validité de ces statistiques, et surtout sur leur utilité.
A quoi sert de compter les morts pendant un conflit, dans la mesure où l’exactitude est un horizon impossible, au moins dans l’immédiat ?
Ne faut-il pas laisser ce travail aux historiens ? Mais les historiens eux-mêmes peuvent être soumis à des enjeux qui dépassent la seule rigueur scientifique.
"Comment manipuler les chiffres de la guerre ? "
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