Comment sortir de l'état d'urgence ?

CRS lors d'un exercice au stade de Villeneuve d'Ascq, en vue de l'Euro 2016
CRS lors d'un exercice au stade de Villeneuve d'Ascq, en vue de l'Euro 2016 ©Reuters - Pascal Rossignol
CRS lors d'un exercice au stade de Villeneuve d'Ascq, en vue de l'Euro 2016 ©Reuters - Pascal Rossignol
CRS lors d'un exercice au stade de Villeneuve d'Ascq, en vue de l'Euro 2016 ©Reuters - Pascal Rossignol
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En vigueur depuis le 14 novembre dernier, l’état d’urgence pourrait être prolongé de 2 mois supplémentaires, jusqu’au 26 juillet. C’est ce que demande le gouvernement. Mais à force de prolonger ce dispositif, sa sortie ne devient-elle pas de plus en plus compliquée ?

Avec
  • Jean-Frédéric Poisson Député des Yvelines, président du Parti Chrétien Démocrate, candidat primaire LR et rapporteur pour le contrôle parlementaire de l'état d'urgence
  • Luc Poignant membre du syndicat de police Unité SGP-FO
  • Clarisse Taron Présidente du Syndicat de la Magistrature (SM)
  • Marie-Françoise Bechtel ancienne directrice de l'ENA, ancienne députée de l'Aisne

Quoi qu’il arrive, il faudra bien finir par en sortir. L’état d’urgence ne peut durer indéfiniment, en tout cas dans sa forme actuelle. En vigueur depuis le 14 novembre dernier, il a déjà été reconduit deux fois par les députés et les sénateurs : le 19 novembre, quelques jours après les attentats parisiens, puis le 16 février. Le sera-t-il une troisième fois ? C’est l’hypothèse aujourd’hui la plus probable. Le gouvernement va en effet demander aux parlementaires de le prolonger pour une durée de deux mois supplémentaires, à partir du 26 mai, jusqu’au 26 juillet. Principal argument avancé par Manuel Valls et Bernard Cazeneuve : l’Euro 2016 et le Tour de France nécessitent de maintenir le dispositif sécuritaire à son plus haut niveau.

Ensuite ? Il faudra bien finir par en sortir, mais de quelle manière, et surtout selon quels critères. Au regard de l’efficacité des mesures qu’il autorise (perquisitions de nuit, assignations à résidence) ? En fonction d’une moindre menace d’attaque terroriste mais comment en juger ? A moins que la loi prenne le relais de l’état d’urgence, en autorisant demain ce qui est exceptionnel aujourd’hui. La loi contre le crime organisé et le terrorisme, en cours de discussion au Parlement, est censée offrir une porte de sortie. Mais n’est-ce pas au contraire une façon détournée d’institutionnaliser l’exception ?

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« Comment sortir de l’état d’urgence ? »

Clarisse Taron, Marie-Françoise Bechtel, Jean-Frédéric Poisson, Luc Poignant
Clarisse Taron, Marie-Françoise Bechtel, Jean-Frédéric Poisson, Luc Poignant
© Radio France - JCF

Liens

  • Prolongation de l’état d’urgence : nous ne baissons pas la garde ! ( Dossier du Syndicat de la Magistrature)
  • Jean-Frédéric Poisson (LR) : « Il n’est pas nécessaire de prolonger l’état d’urgence » ( La Croix)
  • L’état d’urgence, machine folle ou contrôle possible ? ( MediapartLive)
  • Etat d’urgence : « Derrière chaque uniforme de policier, il y a un homme épuisé » ( Le Monde)
  • Etat d'urgence: du "bon sens" mais "les perquisitions doivent redevenir judiciaires" (Raimbourg, PS) ( Le Parisien)

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