Les émissions de vulgarisation scientifique se multiplient, notamment sur Youtube. Chaque jour, les observateurs appellent à la vigilance face aux infox qui circulent. Comment simplifier sans trahir ? Une émission enregistrée à la Sorbonne le 6 octobre, dans le cadre du forum Les Idées Claires.
- Cécile Michaut Journaliste scientifique indépendante, docteur en chimie, formatrice en vulgarisation scientifique auprès de chercheurs et de doctorants, auteure de Vulgarisation scientifique, mode d'emploi (EDP Sciences 2014).
- Elena Pasquinelli Chercheuse italienne en philosophie
- Sébastien Carassou Astrophysicien, cofondateur de la chaîne Sense Of Wonder sur YouTube
- Marion Montaigne Dessinatrice de BD
La Fête de la science, qui en est à sa 27e édition, s’est fixée depuis le début pour objectif de rendre plus accessible la culture scientifique. C’est justement de cette accessibilité dont nous allons discuter à travers la question de la vulgarisation.
On pourrait dire que les vulgarisateurs sont à la science ce que les traducteurs sont à la littérature : ce sont des passeurs, qui rendent compréhensible des univers dont nous n’avons pas les clés. Leur rôle est d’autant plus nécessaire aujourd’hui que la parole savante est remise en cause, que les connaissances scientifiques sont contestées.
La science vit, elle aussi, au temps des fake news (des infox). Transmettre, expliquer, vulgariser peut aider à composer un contre-discours. A condition bien sûr que ce travail de vulgarisation ne se fasse pas au prix d’une trop forte dégradation, voire d’une déformation du savoir initial.
"Alors comment vulgariser sans falsifier ?"
Extraits de l'émission :
Marion Montaigne : " J'ai l'impression qu'il y a une envie de pureté de l'information parfaite. Je vois ça comme des échelons: il m'est arrivé de ne pas faire un sujet trop technique, puis de rencontrer un scientifique qui m'explique les choses très simplement et de me mettre ensuite à lire des articles sur le sujet. "
Cécile Michaut : " Une des choses les plus étonnantes que j'ai apprises en faisant de la vulgarisation, c'est qu'il n'y a pas de lien entre les connaissances scientifiques des personnes, et le fait de croire ou non à des fake news. (...) Il faut absolument connaitre son public. Je pense qu'on ne peut pas être un bon vulgarisateur en étant misanthrope et si on ne s’intéresse pas aux gens. "
Sébastien Carassou : " Le modèle du déficit est aujourd'hui remis en cause, car il considère que les gens sont des pages blanches, alors qu'ils ont des a priori, des idéaux. Ils ont des convictions politiques, religieuses... Il faut arriver à déconstruire, parfois, ces a priori ou à les reconstruire à travers la vulgarisation. "
Elena Pasquinelli : " Avec le temps, on a tendance à oublier d'où vient telle ou telle information. On a tendance à oublier si c'était une source sérieuse ou plutôt un complotiste. Toutes ces infos vont finir par se mélanger dans nos têtes. "
Liens :
La vulgarisation scientifique en débat : par Jacques Lecomte pour Sciences Humaines, numéro août/septembre 1998.
Tu pourras moins bête : blog de Marion Montaigne.
Le Sense Of Wonder : la chaine Youtube de Sébastien Carassou.
Fondation la main à la pâte : site de la fondation d'Elena Pasquinelli
Science et partage : le blog de Cécile Michaut
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