- Frédéric Neyrat
- Emmanuel Davidenkoff
- Jacques-Pierre Gougeon
- Jean-Robert Pitte Géographe, spécialiste du paysage et de la gastronomie
Aujourd'hui, vendredi : état de la France. Faut-il sélectionner les étudiants à l'entrée de l'Université ? L'université française va mal. On le dit et l'écrit partout. Un navire qui prend l'eau. Une fabrique à chômeurs. Avec toujours des cascades de chiffres : en psycho, seul un étudiant de première année sur 7 obtiendrait son diplôme. En 2001, toutes filières confondues, seuls 45% des étudiants ont décroché le DEUG en 2 ans. Nombreux sont les ouvrages qui, cette rentrée encore, proposent témoignages et solutions pour sortir nos universités de la crise. C'est d'abord la misère qui frappe les observateurs. La France consacre seulement 1,4 % de son PIB à l'enseignement supérieur tandis que les Etats-Unis lui allouent 2 % de leur PIB. Plus étonnant, un lycéen coûte aujourd'hui plus cher à l'Etat français qu'un étudiant. Mais depuis plusieurs mois le débat se déplace ostensiblement vers une autre question comme si la demande de financement était une revendication trop courte pour répondre à l'état de délabrement de l'université : pas seulement des sous, semble dire le corps universitaire, mais des étudiants motivés et sélectionnés. D'ailleurs la réponse n'a pas tardé puisque le ministre délégué à l'enseignement supérieur et à la recherche, François Goulard, a décidé de mettre en place un dispositif d'orientation des lycéens en terminale. Un système de pré-inscription sur dossier qui permettra à l'Université de rencontrer les élèves dont le niveau lui paraît trop faible par rapport aux filières demandées. Un rendez-vous de « recadage » pour mettre les capacités en phase avec les aspirations. Evidemment cela ressemble plus à un dispositif d'orientation qu'à de la sélection proprement dite, mais c'est bien une nouvelle orientation, toute en douceur, vers une université française moins ouverte. Mais est-ce là vraiment la solution à tous ses maux ?
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