Il ne suffit plus d’avoir une belle voiture décapotable ni même une villa en Toscane ou dans le Lubéron pour apporter la preuve de sa réussite. Aujourd’hui, quiconque entend briller en société se doit de posséder quelques hectares de vigne. Dans un monde où l’achat de particule se pratique de moins en moins, le vin donne à celui qui le possède un statut proche de l’aristocrate. Le show business en est friand : ainsi le rappeur américain Jay-Z, qui vient de racheter la marque de champagne Armand de Brignac, rejoignant ainsi ses compatriotes Brad Pitt et Angelina Jolie, mais aussi les Gérard Depardieu, Luc Besson et autres Carole Bouquet.

Mais investir dans la vigne n’est pas qu’une question de paillettes. C’est aussi, et semble-t-il de plus en plus, une affaire de gros sous. Avec la mondialisation et l’émergence de nouvelles classes moyennes, la consommation mondiale a nettement augmenté ces dernières années : 238 millions d’hectolitres en 2013. Le marché est planétaire. Les terres cultivables, elles, sont limitées. Forte demande d’un côté, production plus maitrisée de l’autre : les prix augmentent donc en conséquence, atteignant pour certains grands crus des niveaux qui défient la logique économique et gustative. De quoi attirer de nouveaux investisseurs, séduits par de belles promesses de rendement. De quoi décourager aussi ceux qui n’ont pas la puissance financière pour résister.
Alors que nous célèbrerons jeudi prochain les saveurs de banane dans le Beaujolais nouveau, alors que les Hospices de Beaune organisent ce week-end leur 154e vente caritative, et alors que la France vient de redevenir le premier producteur mondial de vin, nous posons la question ce soir :
« *Faut-il déjà être riche pour faire fortune dans le vin ? * »
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