Faut-il prendre au sérieux les canulars académiques ?

‘’Ontologie, neutralité et le désir de (ne pas) être queer’’ : il y avait de quoi être excité à la seule lecture d’un tel titre. Une promesse encore plus savoureuse dans la langue originale de l’article : ‘’Ontology, neutrality and strive for (non-) being queer’’ Un article signé d’une certaine Benedetta Tripodi, et publié dans la revue américaine en ligne ‘’Badiou studies’’, consacrée, comme son nom l’indique, à Alain Badiou.

Sauf que Benedetta Tripodi n’a jamais existé. Derrière ce nom d’emprunt, deux universitaires français, Anouk Barberousse et Philippe Huneman. Leur objectif : dénoncer la mythification dont le philosophe serait l’objet consentant : une pensée ‘’admirée par beaucoup mais comprise par quasiment personne’’. La supercherie a été révélée, comme il se doit, le 1er avril dernier. Dernier cas connu d’une longue série de canulars académiques.

L’an dernier, le sociologue Michel Maffesoli en avait fait les frais, la revue qu’il dirige n’hésitant pas à publier un article aussi absurde que factice sur les ‘’Automobilités postmodernes’’ Sans parler du cas Alan Sokal, physicien américain bien réel lui, qui avait bousculé le monde universitaire américain il y a vingt ans en parvenant à publier un article fantaisiste et jargoneux dans une prestigieuse revue. De telles supercheries ont le mérite de faire sourire. Mais ont-elles un réel intérêt, voire une forme d’efficacité ?

« Faut-il prendre au sérieux les canulars académiques ? »

Liens

• Blog des Carnets Zilsel
• Site officiel du Centre de Sociologie de l'Innovation ( CSI)
• « Réussir » son canular philosophique pour dénoncer les discours « supposément profonds » ( Le Monde- blog Big Browser)
• Michel Maffesoli visé par un canular ( Libération-blog Sciences²)