Emmanuel Macron, qui veut « réconcilier les mémoires », a entrepris des gestes en faveur des harkis quelques jours après avoir reconnu la responsabilité de l’Etat dans la mort de Maurice Audin. Cette prise de position officielle influencera-t-elle l’enseignement de la Guerre d’Algérie ?
- Iannis Roder Enseignant
- Alice Zeniter Ecrivaine, lauréate du Prix du Livre Inter 2013
- Raphaëlle Branche Professeure d’histoire contemporaine à l’université de Paris-Nanterre
Certains y ont vu une illustration du macronisme, appliqué à la mémoire de la guerre d’Algérie. Quelques jours après avoir reconnu la responsabilité de l’État français dans la disparition de Maurice Audin et admis le caractère systémique du recours à la torture, Emmanuel Macron a choisi vendredi de promouvoir d’anciens combattants harkis dans les ordres de la Légion d’honneur et du mérite. Un geste qui pourrait être suivi par d’autres : peut-être dès demain, à l’occasion de la Journée nationale d’hommage aux harkis.
Depuis cet été, le chef de l’État dispose d’une batterie de propositions sur ce sujet, sous la forme d’un rapport rédigé par le préfet Dominique Ceaux. Parmi celles-ci, le fait de rendre obligatoire l’enseignement de la guerre d’Algérie au collège et au lycée. Ce qui revient à dire que cet enseignement n’est aujourd’hui que facultatif dans le secondaire.
A vrai dire, la guerre d’Algérie fait déjà, et depuis longtemps, l’objet d’un examen dans le cadre scolaire. Au collège, les manuels d’histoire du début des années 70 y consacrent même plusieurs pages. Mais les décisions politiques, comme celles prises dernièrement, rebattent sans doute les cartes dans la façon d’enseigner cette période. D’autant que, si le temps a fait son œuvre, il n’a pas dissipé, loin s’en faut, les enjeux mémoriels.
"Faut-il revoir l’enseignement de la guerre d’Algérie ?"
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