Faut-il supprimer la mention du sexe des papiers d’identité ?

Le premier passeport ne mentionnant pas de sexe a été délivré aux Pays-Bas après qu'un tribunal eut décidé plus tôt en 2018 qu'un troisième sexe, ni masculin ni féminin, devait être reconnu
Le premier passeport ne mentionnant pas de sexe a été délivré aux Pays-Bas après qu'un tribunal eut décidé plus tôt en 2018 qu'un troisième sexe, ni masculin ni féminin, devait être reconnu ©Maxppp - BAS CZERWINSKI/EPA/Newscom
Le premier passeport ne mentionnant pas de sexe a été délivré aux Pays-Bas après qu'un tribunal eut décidé plus tôt en 2018 qu'un troisième sexe, ni masculin ni féminin, devait être reconnu ©Maxppp - BAS CZERWINSKI/EPA/Newscom
Le premier passeport ne mentionnant pas de sexe a été délivré aux Pays-Bas après qu'un tribunal eut décidé plus tôt en 2018 qu'un troisième sexe, ni masculin ni féminin, devait être reconnu ©Maxppp - BAS CZERWINSKI/EPA/Newscom
Publicité

Agressée lors d'un rassemblement parisien, Julia est devenue en quelques jours le visage de la lutte contre la violence subie par les personnes transgenres. Pour combattre ces discriminations, les soutiens appellent à la reconnaissance de leur statut dans la société. A commencer par l’état civil ?

Avec
  • Philippe Guez juriste, professeur à l'université Paris Nanterre
  • Sam Bourcier Activiste queer et sociologue, maître de conférences à l'université Lille III, fondateur du collectif Le Zoo.
  • Bérénice Levet Philosophe et essayiste

Vidéos :

Sam Bourcier :

Je suis pour qu’il n’y ait plus de mention de sexe ni de genre sur des papiers d’identité. Plus généralement, cela met fin à une violence administrative. Il n’y a pas de raison que l’on continue avec ce contrôle. Cela n’a plus lieu d’être à partir du moment où on laisse tomber ce qui produit ces discriminations, c’est-à-dire la fiction moderne de la différence sexuelle. On est dans une revendication du droit à l’autonomisation et dans une dépathologisation.

Publicité

Bérénice Levet : 

Le droit n’a pas à entériner les aspirations des individus en général. Le droit doit aussi dire une certaine norme, une certaine civilisation. Je ne comprends pas pourquoi le droit aurait exclusivement à se soumettre à cette subjectivisation des droits, à cette autodétermination, à toute cette philosophie en définitive de la volonté qui serait seule maître.

Articles :

"Divisions autour de la reconnaissance du 'sexe neutre'", La Croix, le 02/05/2017

[abonnés] "Ni fille ni garçon : la révolution du genre", L'Obs, le 27/03/2019

Opinions :

"Faut-il supprimer la mention du sexe de la personne à l’état civil ?", Philippe Guez pour La Revue des droits de l’homme, 2015/8

"Mention 'sexe neutre' à l'état civil : le Genre, dernier avatar de l'idéologie progressiste", Bérénice Levet pour Le FigaroVox, le 28/03/2017

"Dans une société patriarcale, quitter le sexe masculin est inconcevable", Emmanuel Beaubatie pour Libération, le 03/04/2019