Iran/Arabie Saoudite: dédiaboliser l'un sans diaboliser l'autre?

Iran/Arabie Saoudite: dédiaboliser l'un sans diaboliser l'autre?
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Quel crédit accorder aux propos anonymes rapportés par les agences de presse, en pleine négociation à Vienne sur le nucléaire iranien ? A un mois de la date prévue pour finaliser un accord entre l’Iran d’un côté, et les cinq membres permanents du conseil de sécurité de l’ONU de l’autre (auxquels il faut ajouter l’Allemagne), à un mois de cette échéance donc, tout serait bloqué. C’est ce qui filtre pour l’instant, sans qu’on sache très bien le niveau d’intox qu’il y a derrière ces "indiscrétions’".

Avec
  • Agnès Levallois Maîtresse de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique, vice-présidente de l'iReMMO (Institut de Recherche et d'études Méditerranée Moyen-Orient)
  • Stéphane Lacroix Professeur à Sciences Po et chercheur au CERI
  • Clément Therme Chargé de cours à l’université Paul-Valery de Montpellier

Les Iraniens, asphyxiés par les sanctions économiques, disposent néanmoins d’une carte dans leur jeu : l’Irak. Car la clé de la crise irakienne du moment passe forcément, à un moment ou un autre par Téhéran. La diplomatie iranienne a d’ailleurs fait une offre de service à Washington, qui ne l’a pas refusé : signe qu’au Moyen-Orient, les lignes sont en train de bouger. Après une longue mise à l’écart, l’Iran n’apparaît plus aujourd’hui comme un pestiféré. Ce qui n’est pas pour rassurer l’autre grande puissance de la région, sa principale rivale politique, religieuse et économique : l’Arabie Saoudite.

Les Saoudiens ne sont pas –loin s’en faut- mis sur la touche : il suffit de voir par exemple comment la diplomatie française a resserré ses liens avec le régime du roi Abdallah depuis deux ans.

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Stéphane Lacroix, Agnès Levallois et Clément Therme
Stéphane Lacroix, Agnès Levallois et Clément Therme
© Radio France - JCF

Mais disons que Ryad est devenue un peu moins fréquentable, du fait de son implication –indirecte- dans les conflits régionaux, à commencer par la Syrie. Du fait également de sa moindre hégémonie sur le marché du pétrole.

Bref, on assiste à un jeu de vases communiquant, au profit du premier et donc –semble-t-il- au détriment du second.

S’agit-il de rééquilibrer les relations au Moyen-Orient ? Ou bien de créer de nouveaux déséquilibres ?

« Iran / Arabie Saoudite : dédiaboliser l’un sans diaboliser l’autre ? ». C’est notre sujet du jour.

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