Accueil des réfugiés, souverainisme, libre-échange, protectionnisme économique : nombreux sont les sujets qui divisent en Europe. Le scrutin européen de mai 2019 pourrait bien conduire l’Union vers des modifications structurelles profondes. L'Europe jouera-t-elle son avenir lors de ces élections ?
- Jean Messiha Membre du Bureau national du Rassemblement National
- Ludovic Mendes Député La République en Marche (LREM) de Moselle
Les enjeux strictement nationaux ayant toujours été très présents lors des élections européennes, il n’y a pas de raisons pour que celles de mai 2019 dérogent à la règle. Pour autant, celles-ci devraient, au moins en partie, échapper à cette forme de confiscation. Car le contexte s’y prête : le débat ne porte plus sur la meilleure manière de gérer le projet européen, mais sur le projet lui-même.
Une repolitisation de la question européenne qui augmente l’intérêt pour le prochain scrutin. Le Brexit, à cet égard, aura marqué un tournant. Tout comme la crise migratoire de 2015 qui, bien que considérablement amoindrie, reste un important sujet de dissension entre les pays membres. Un certain nombre d’entre eux remettent en cause l’idée d’une libre circulation des personnes, au nom de la primauté des frontières nationales.
Remise en cause qui vaut aussi d’ailleurs pour les marchandises : le libre-échangisme sur lequel a été bâti l’Europe est fortement contesté. Le débat porte aussi sur la question des valeurs, comme l’a montré la spectaculaire décision du Parlement européen ce mois-ci, à savoir l’activation de l’article 7 contre la Hongrie, en vertu des atteintes portées par ses dirigeants à l’Etat de droit. Bref, les sujets de divergences ne manquent pas et c’est bien à un tournant que semble se situer le projet européen aujourd’hui.
"L’Europe joue-t-elle son avenir en 2019 ?"
Extraits de l'émission :
Jean Messiha : "Il n'y a pas de démocratie européenne car il n'y a pas de peuple européen. Il ne peut pas y avoir de souveraineté européenne non plus. Le cœur de la démocratie, ce sont les Nations, et on ne fait pas d'Europe sans les Nations. Les effacer, ça tue l'Europe, ça tue l'idée européenne. Donc, pour nous, l'Europe des Nations et la seule Europe possible."
Ludovic Mendes : "Il est normal de mutualiser des moyens : cela fait plus de disponibilités. Aujourd'hui, on sait que la France est très forte dans certains domaines, l'Allemagne et l'Espagne dans d'autres... Quand on mutualise ces moyens, nous sommes plus fort que tout le reste du monde."
Liens :
Rapport d'information déposé par la Commission des affaires européennes sur l’Espace Schengen et la maîtrise des frontières extérieures de l’Union européenne : par Ludovic Mendes.
Le libre-échange au coeur de la construction européenne : Article dirigé par Toute l'Europe et réalisé avec des élèves de Sciences Po dans le cadre d’un projet collectif le 19/03/2018.
Les alliés du Front National au sein de l'Union Européenne : par Nicolas Lebourg le 31/01/2018.
Tribunes :
[abonnés] « Il est encore possible de réanimer l’Union européenne » : par un collectif d'universitaire pour Le Monde, le 24/09/2018.
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