Face aux mesures protectionnistes américaines et chinoises, l’Union Européenne a-t-elle intérêt à suivre le mouvement ?
- Zaki Laïdi Politologue, directeur de recherche à l'IEP de Paris
- Hakim El Karoui Essayiste et consultant, fondateur de la société Volentia, senior fellow à l'Institut Montaigne
L’Union européenne serait-elle en train de réviser son jugement sur les bienfaits du libre-échange et de la mondialisation ? Le texte publié il y a quelques jours par la Commission européenne témoigne en tout cas d’un changement d’approche.
Intitulé ‘’
document de réflexion sur la maîtrise de la mondialisation’’, il y est notamment question de ‘’nouvelles règles destinées à créer des conditions de concurrence équitables’’, et de ‘’mise en place d’instruments de défense commerciale efficaces’’ : un vocabulaire auxquels les institutions européennes ne nous avait pas habitués.
De là à parler de protectionnisme, il y a un pas que la Commission se garde bien de franchir. Mais l’idée de mettre en place des mesures de cet ordre à l’échelle communautaire commence à faire son chemin. Jusqu’à l’Elysée désormais puisque dans son programme, Emmanuel Macron défendait une forme de protectionnisme européen, en préconisant de réserver les marchés publics au sein de l’Union aux entreprises qui localisent au moins la moitié de leur production en Europe.
Après tout, les Etats-Unis le font sans que cela nuise à leur position dans le commerce mondial. Mais l’Europe n’est pas l’Amérique, et la concurrence entre ses Etats membres complique considérablement la donne.
"L’Europe peut-elle se permettre d’être protectionniste ?"
Liens
- Zaki Laïdi, Pourquoi le protectionnisme européen est un leurre ? (Huffpost, 2017)
- Clémentine Maligorne , Marie Théobald, Le protectionnisme est-il de retour ? (Le FigaroVox, 2017)
- Hakim El Karoui, Les avantages d’un protectionnisme européen (Fondation Res-publica, 2009)
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