L'Italie est-elle le sismographe de l'Europe ?

Mardi 7 mai 2013

Avec

Fabio Liberti politologue, chercheur à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) spécialiste des questions européennes
Stefano Montefiori journaliste, correspondant à Paris du quotidien El Corriere della Sera
Marc Lazar Pofesseur d’histoire et de sociologie politique, directeur du Centre d’histoire de Sciences Po à Paris

Il y a de cela un peu plus d’un an, nous posions la question suivante dans cette même émission : « l’Italie devient-elle enfin ennuyeuse ? * » Un titre qui faisait référence à une formule prononcée par Mario Monti, à l’époque tout neuf président du conseil : « je voudrais » * confiait-il au Financial Times « que l’Italie devienne un pays ennuyeux » Il s’agissait alors de sortir le pays d’une période de tumultes : les années Berlusconi. L’idée qui dominait était alors celle-ci : avec son gouvernement de techniciens, le successeur du Cavaliere allait mettre un peu de normalité, de rationalité, d’efficacité dans un système qui en manquait cruellement.

Stefano Montefiori, Marc Lazar et Fabio Liberti
© Radio France - MLG

Un an plus tard, il faut se rendre à l’évidence : l’ennui n’est pas dans l’ADN de la vie politique transalpine. L’Italie a replongé.

Démission de Mario Monti, élections générales anticipées, émergence d’un nouveau leader en la personne de Beppe Grillo, majorité introuvable, candidats au poste de premier ministre retoqués, psychodrame pour désigner le président de la République, poste pourtant avant tout honorifique.

Finalement, Georgio Napolitano, fringant jeune homme de 87 ans, rempile au poste de chef de l’Etat. Un quadra, Enrico Letta, réussit le double exploit de composer un gouvernement de coalition et de le faire adouber par le Parlement. Beppe Grillo est presque oublié. La tension retombe…pour combien de temps : l’avenir nous le dira.

Ce soir, nous allons essayer de voir si les particularismes de la vie politique italienne ont des équivalents ailleurs en Europe, à commencer par la France. Si ce qui se passe chez nos voisins préfigure ce qui nous attend demain.