La concurrence… à tout prix ?

La concurrence permettra-t-elle aux trains d'arriver à l'heure ?
La concurrence permettra-t-elle aux trains d'arriver à l'heure ? ©AFP - ANNE-CHRISTINE POUJOULAT
La concurrence permettra-t-elle aux trains d'arriver à l'heure ? ©AFP - ANNE-CHRISTINE POUJOULAT
La concurrence permettra-t-elle aux trains d'arriver à l'heure ? ©AFP - ANNE-CHRISTINE POUJOULAT
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L'examen de la réforme de la SNCF débute à l’Assemblée nationale. Ce texte définit notamment le calendrier de l’ouverture à la concurrence du transport intérieur de voyageurs. C’est un des points de contestation des cheminots. A qui profite la concurrence ?

Avec
  • Anne Perrot docteure en sciences économiques, inspectrice générale des finances (IGF), ancienne vice-présidente de l’Autorité de la concurrence, membre du Cercle des économistes
  • Benjamin Coriat Économiste, professeur émérite de sciences économiques à l’Université Paris XIII et membre du CA du collectif des Économistes Atterrés

"Un nouveau pacte ferroviaire" : c’est l’intitulé du projet de loi en discussion ce lundi à l’Assemblée nationale, alors que la SNCF connait son quatrième jour de grève. Le texte gouvernemental entend modifier l’organisation du rail français, dans la perspective de l’ouverture à la concurrence du transport intérieur des voyageurs. Laquelle concurrence devrait être opérationnelle sur le réseau à partir de 2021.

Le secteur ferroviaire n’est pas le seul à être soumis à de tels changements. C’est aussi le cas, de manière moins spectaculaire, du parc hydroélectrique français. Une partie des barrages, jusque-là exploités par EDF, est à vendre. Comme pour la SNCF, c’est la Commission européenne qui impose de mettre fin à ce monopole.

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La doctrine européenne en la matière se réclame de l’intérêt des consommateurs, la concurrence ayant pour vertu de stimuler l’innovation et de faire baisser les prix à la consommation. Tels sont en tout cas les arguments avancés pour justifier ces réformes.

Mais le passage de la théorie à la pratique s’avère plus compliqué. L’économie de marché n’a pas pour souci premier les missions de service public. Et l’on se rend compte que pour être vertueuse, la concurrence a besoin d’être régulée pour ne pas produire l’inverse de l’effet recherché.

"La concurrence…à tout prix ?"

Extraits de l'émission :

Benjamin Coriat : « L’ouverture à la concurrence peut produire les plus grandes catastrophes comme elle peut assainir des situations de rente. »

Anne Perrot : « Imposer des obligations de service universel ou de service public n’est pas une mauvaise idée. »

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