La Libye est en situation de guerre civile. Le maréchal Haftar a récemment lancé une offensive sur Tripoli pour déloger les milices et leurs alliés islamistes. Il est attendu cette semaine à Paris, où le président français espère une reprise du dialogue politique. Mais la crise a-t-elle une issue ?
- Omar Ouahmane grand reporter à la Rédaction internationale de Radio France, envoyé spécial permanent à Dakar
- Ali Bensaâd professeur des universités, à l'Institut français de géopolitique de l'université Paris 8
- Hélène Bravin chercheuse indépendante, ancienne journaliste spécialisée dans les questions politiques et économiques liées au Maghreb
La Libye est-elle en train de sombrer dans un conflit au long cours ? Dans « une guerre longue et sanglante » pour reprendre les termes de l’ancien ministre libanais Ghassan Salamé ? Aujourd’hui émissaire des Nations Unies pour la Libye, il a fait part de son désarroi ce mardi au Conseil de sécurité de l’ONU à propos d’une situation qui parait inextricable. Et qui pourrait conduire à « la division permanente du pays ».
Depuis début avril, la Libye est à nouveau en situation de guerre civile. Celui qui est présenté comme l’homme fort de l’est du pays, le maréchal Haftar, a lancé une offensive sur la capitale Tripoli. Il dit vouloir en déloger les milices et leurs alliés islamistes. Mais il combat aussi les forces du Gouvernement d’union nationale, reconnu par la communauté internationale.
Pour ajouter à la confusion, il y a les puissances régionales. L’Arabie Saoudite et l’Egypte soutiennent un camp, la Turquie et le Qatar celui d’en face. L’embargo sur les armes, décrété en 2011, parait totalement inefficace. Une organisation comme Daech en profite pour remobiliser ses troupes.
La France tente d’assurer la médiation. Après avoir reçu le premier ministre libyen début mai, Emmanuel Macron doit accueillir son rival cette semaine. Paris a une responsabilité dans cette crise, mais aussi des intérêts à défendre. Bref, le sort de la Libye va bien au-delà de ses frontières.
« La crise libyenne est-elle sans issue ? »
Vidéos :
Hélène Bravin :
Il y a eu défaillance des deux acteurs principaux, à savoir le Premier Ministre el-Sarraj et le maréchal Haftar. Si Haftar a choisi la solution militaire c’est qu’il y a eu aussi défaillance dans le processus politique : les deux hommes forts ne se sont pas mis d’accord sur des éléments d’entente.
Omar Ouahmane :
Le maréchal Haftar pensait prendre Tripoli avant le Ramadan, en quelques jours. Ses forces sont stationnées aux portes de la capitale, tandis que des milices rivales sont venues faire corps à Tripoli pour repousser Haftar. Cela laisse augurer une situation complexe si jamais Haftar devait se retirer.
Articles :
"Des Libyens en gilets jaunes à Tripoli pour dénoncer le "soutien" de Paris à Haftar", France Info, le 17/04/2019
[abonnés] "Macron appelle à un « cessez-le-feu sous supervision internationale » en Libye", Le Monde, le 08/05/2019
"Libye. À Tripoli, des milices plus faibles qu’il n’y parait", Ali Bensaâd pour Orient XXI, le 18/02/2019
"Libye : à Tripoli, les signes inquiétants d'une guerre d'usure", France Inter, le 10/05/2019
Analyses :
"Libye. Khalifa Haftar, « ses » islamistes et la guerre contre le terrorisme", Ali Bensaâd pour Orient XXI, le 22/05/2019
"Khalifa Haftar «a bien fait comprendre qu'il allait continuer les combats»", Hélène Bravin pour France Info, le 08/04/2019
"La Libye s’enfonce dans une guerre durable", Marie Verdier pour La Croix, le 15/05/2019
[abonnés] "En Libye, « c’est le retour à la case départ »", Frédéric Bobin pour Le Monde, le 10/05/2019
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