La France a-t-elle des leçons à recevoir sur les Droits de l'Homme ?

La France a-t-elle des leçons à recevoir sur les Droits de l'Homme ?
La France a-t-elle des leçons à recevoir sur les Droits de l'Homme ? ©AFP - Joël Saget
La France a-t-elle des leçons à recevoir sur les Droits de l'Homme ? ©AFP - Joël Saget
La France a-t-elle des leçons à recevoir sur les Droits de l'Homme ? ©AFP - Joël Saget
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Symbolique, la critique des violences policières qui est adressée à la France provient cette fois de l’ONU par la voix de sa haut-commissaire aux droits de l’homme, Michelle Bachelet. Est-ce à dire que la France, pays des droits de l’homme, s’est éloignée de ses valeurs fondamentales ?

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Certes, l’armée n’interviendra pas en première ligne samedi pour maintenir l’ordre face aux Gilets jaunes. Le gouvernement l’assure : les militaires de l’opération Sentinelle seront déployés pour sécuriser certains lieux, et permettre aux forces de l’ordre de mieux travailler. Mais le symbole est fort : celui d’un pays qui fait appel à ses soldats pour encadrer des manifestations.

Voilà qui ne va pas arranger les affaires de la France aux yeux des institutions en charge de la protection des droits humains. Le Conseil de l’Europe, le haut-commissaire aux droits de l’homme de l’Onu ont déjà fait part à plusieurs reprises de leur inquiétude, réclamant même une enquête sur l’usage excessif de la force.

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Ces interventions ont suscité de fortes réactions en France, notamment dans les rangs du gouvernement, sur l’air de « nous n’avons pas de leçons à recevoir en matière de droits de l’Homme ». Cela fait pourtant plusieurs années, depuis la mise en place de l’état d’urgence suite aux attentats de 2015, que la France est dans le collimateur des institutions de défense des droits humains.

Il faut dire que notre pays a une responsabilité historique particulière sur ce sujet, et que sa parole est attendue à l’étranger. Mais cette parole n’est-elle pas justement affaiblie aujourd’hui ?

« La France a-t-elle des leçons à recevoir sur les droits de l’Homme ? »

Vidéos :

Cécile Coudriou :

La règle de droit international doit être la même pour tous, sinon on a une perte de cohérence et d’exemplarité. L’argument de l’ingérence est toujours utilisé par des Etats gênés aux entournures parce qu’ils sont l’objet de critiques. Les Etats choisissent de signer et de ratifier les traités internationaux, ce qui les rend contraignants. On ne peut pas signer au moment où ça nous arrange puis oublier nos obligations dans une situation différente.

Henri Guaino :

La DDHC a rempli son office politique et moral pendant 150 ans, elle n’a pas eu besoin d’être transformée en texte de droit. Depuis qu’elle a acquis la valeur constitutionnelle, le champ de son interprétation juridique est très large, et moi je ne veux pas être gouverné par les juges.

Articles :

"Gilets jaunes: l'ONU réclame une enquête sur «l'usage excessif de la force», le gouvernement réplique", Libération, le 06/03/2019

"Le Défenseur des droits dénonce 'une régression continue des droits et libertés fondamentales' ", LCP, le 11/03/2019

Opinions :

"Les Etats de petite et moyenne taille ont repris le flambeau des droits de l'homme", Bruno Stagno, directeur exécutif adjoint de Human Rights Watch, pour Libération, le 17/01/2019

[abonnés] "Macron met les droits de l’homme en sourdine", Marc Semo pour Le Monde, le 05/12/2018