La philosophie aura-t-elle sa place au lycée ?

Comment vaincre les peurs et les a priori des élèves vis-à-vis de l'enseignement de la philo ?
Comment vaincre les peurs et les a priori des élèves vis-à-vis de l'enseignement de la philo ? ©Maxppp - Alexis Christiaen /LA VOIX DU NORD
Comment vaincre les peurs et les a priori des élèves vis-à-vis de l'enseignement de la philo ? ©Maxppp - Alexis Christiaen /LA VOIX DU NORD
Comment vaincre les peurs et les a priori des élèves vis-à-vis de l'enseignement de la philo ? ©Maxppp - Alexis Christiaen /LA VOIX DU NORD
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La réforme du baccalauréat et du lycée réserve à la philo une place de choix. Mais en la survalorisant, ne va-t-on pas renforcer les blocages de beaucoup d’élèves envers son enseignement ? Quelle serait la juste place à donner à l’apprentissage de la philo au lycée ?

Avec
  • Nicolas Franck (Agrégé de philosophie) Agrégé de philosophie, enseignant au Lycée de la Folie St James de Neuilly-sur-Seine et président de l'APPEP (Association des professeurs de philosophie de l'enseignement public)
  • Pierre Mathiot Professeur de sciences politiques à Sciences-Po Lille, responsable de la mission "Baccalauréat 2021 : Un nouveau baccalauréat pour construire le lycée des possibles"
  • Marylin Maeso philosophe et essayiste

Vous avez aimé Parcoursup ? La suite s’annonce intéressante. Le baccalauréat va changer en 2021. Un changement qui s’accompagne d’une réforme des enseignements au lycée. Les séries ES, S et L disparaissent dans le général, au profit d’un tronc commun, assorti de spécialités proposées à la carte. Parmi les disciplines qui semblent plutôt bien s’en sortir, il y a la philosophie.

Elle devient la seule matière ‘universelle’ au baccalauréat (à ceci près, et ce n’est pas un détail, que l’universel s’arrête aux portes des lycées pro), et ce sur la base d’un enseignement de 4h hebdomadaire pour tous en terminale. Et on la retrouve en classe de première, dans une des spécialités proposées, en l’occurrence ‘’Humanités, littérature et philosophie’’

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On imagine l’enthousiasme des profs de philo. Sauf que non, pas d’enthousiasme mais une grosse inquiétude. Des tribunes, une pétition en témoignent. Elles dénoncent, entre autres, le fait que l’épreuve de philo soit positionnée après les procédures d’admission dans le supérieur donc dévalorisée ; ou encore le fait que la spécificité de cette discipline soit diluée dans son association avec la littérature.

"La philosophie aura-t-elle sa place au lycée ?"

Articles :

Pourquoi la France philosophe? : par Annabelle Laurent pour Slate.fr, le 16/06/2010.

Réforme du lycée : le système des spécialités se précise : par Marlène Thomas pour Libération le 30/09/2018.

“Dire que la philosophie devient une épreuve universelle est un leurre” : par Nicolas Franck pour Vousnousils.fr, le 12/04/2018.

Des questionnements « philo » dès la maternelle : par Denis Peiron pour La Croix, le 16/10/2018.

Liens : 

Un nouveau baccalauréat pour construire le lycée des possibles : rapport remis à Jean-Michel Blanquer par Pierre Mathiot.

Association des professeurs de philosophie de l'enseignement public (APPEP) : association des professeurs de philosophie de l’enseignement public.

Le Journal de la philo
4 min

Tribunes : 

Déclaration de 37 professeurs de philosophie de l'académie de Rouen : tribune sur le blog de Yann Mouton, hébergé sur Mediapart, le 13/10/2018.  

Combien de philosophEs ? : tribune de 60 enseignantes et chercheuses qui déplorent la faible place des femmes dans le secteur de la philosophie, dans Libération, le 16/10/2018. 

Extraits de l'émission : 

Nicolas Franck :  "Les 4 heures pour tous ? Il n'y a rien de nouveau. En terminale ES, ils avaient 4 heures. En terminale S, il y a quelques années, ils avaient 4 heures. Et puis, il y a  la disparition des huit heures en terminale L qui ne seront absolument pas remplacées par les spécialités."

Marylin Maeso : "Le risque, c'est que peu d'élèves prennent le risque de prendre cette option pour le baccalauréat, et se retrouvent en fin d'année de terminale à avoir fait trop peu de philosophie pour la filière universitaire. "

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