Lanceurs d'alerte : sentinelles de la démocratie ou ennemis du système ?

France Culture
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Avec
  • Bertrand Warusfel Professeur de droit public à l'Université 8, avocat au barreau de Paris, vice-président de l'Association française de droit de la sécurité et de la défense (AFDSD)
  • François Ernenwein Rédacteur en chef du journal La Croix.
  • Sébastien Laurent professeur à la faculté de droit et de sciences politiques de l'Université de Bordeaux
  • William Bourdon avocat au Barreau de Paris, spécialisé en droit pénal des affaires et droit des médias, fondateur de l'association Sherpa

Emission présentée par Olivia Gesbert

C’est un signe des temps… Il y a 10 jours, le travail de l’édition américaine du Guardian et du Washington Post a été couronné du Prix Pulitzer. Une récompense-reconnaissance de la profession pour leur publication des révélations d'un vaste système de surveillance mis en place par la NSA, l’agence de sécurité américaine, à partir des informations de l’américain Edward Snowden. Longtemps ignorés ou mis au banc de leur communauté, les lanceurs d’alerte ont acquis ces dernières années une nouvelle légitimité dans l’espace public.

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En France, l’actualité éditoriale de ces dernières semaines leur fait la part belle avec notamment 3 ouvrages : « Lanceurs d’alerte » de la journaliste Florence Hartmann aux éditions Don Quichotte, « L’affaire Snowden » d’Antoine Lefébure à la Découverte; et chez Lattès, ce « Petit Manuel de Désobéissance citoyenne », de William Bourdon, notre invité ce soir.

Ces hommes et ces femmes interpellent : auréolés d’un souci de l’intérêt général et gratifiés d’une certaine idée du bien commun, ils ont choisi de nous alerter sur certains faits, anticipant un risque ou dénonçant des pratiques jugées illicites.

François Ernenwein, William Bourdon et Bertrand Warusfel
François Ernenwein, William Bourdon et Bertrand Warusfel
© Radio France

"Lanceur d’alerte", c’est un sociologue, Francis Châteauraynaud, qui a forgé le concept en 96. Et ce sont des figures qui l’ont popularisé. André Cicollela d’abord. Puis Irène Frachon, Edward Snowden et Hervé Falciani aujourd’hui pour ne citer qu’eux. Ils ont choisi de dénoncer les pratiques d’une banque, d’un service d’Etat, d’un laboratoire pharmaceutique. Scientifique, salarié ou fonctionnaire d’Etat… ils ont pris des risques en les anticipant. Ils ont changé les faits en les dénonçant.

Mais pour certains, entre l’espion, le délateur, le dénonciateur, le justicier et le lanceur d’alerte, la frontière est ténue; la sémantique utile pour classer et évaluer les différentes situations.

Alors, quel vide remplissent-ils dans nos démocraties ? Quel statut et quelle protection faut-il leur accorder ? On en débat ce soir avec nos invités.

Focus sur un des premiers lanceurs d’alerte du XXe siècle : Pierre Savorgnan de Brazza, chargé, en 1905 par la chambre des députés, d’une mission d’inspection au Congo français et dont les conclusions, explosives, furent étouffées. Le « rapport Brazza » parait aujourd’hui pour la première fois aux éditions du Passager Clandestin . Il est préfacé par l’historienne **Catherine Coquery-Vidrovitch ** qui nous détaille pourquoi on a tant cherché à empêcher sa publication. Au micro de Mélanie Chalandon :

Catherine Coquery-Vidrovitch

1 min

Émission en partenariat avec le journal :

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