Le ministère du redressement est-il productif ?

Faites le test : essayez d’écrire ‘’réindustrialisation’’ sur votre traitement de texte. Aussitôt, un liseré rouge apparaît : le correcteur d’orthographe du logiciel Word ne reconnaît pas ce terme étrange. Tentez autre chose, cette fois avec le mot ‘’désindustrialisation’’ : ce coup-ci, pas de problème, tout est correct.

Faut-il vraiment s’en étonner ? Si le processus de désindustrialisation a été pleinement intégré dans la réflexion économique (2 millions d’emplois perdus en 30 ans), la réindustrialisation, elle, n’a pas encore livré de preuves conséquentes de son existence.

Parce que c’est une chimère ?

S’il en est un convaincu du contraire, c’est bien Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, à la tête d’une armée de hussards voués à la reconquête industrielle du territoire. Le ministre publie demain, chez Flammarion, « La bataille du made in France » : à la fois un bilan de l’action menée depuis plus d’un an, et un plan d’action qui n’a rien à envier aux grandes heures du colbertisme.

C’est qu’en cette rentrée, il ne s’agit plus seulement de circonscrire les plans sociaux, mais aussi de faire preuve de volontarisme. Ainsi les 34 plans pour la « nouvelle France industrielle » présentés la semaine dernière aux côtés du chef de l’Etat. Ainsi la signature ce mardi d’un contrat entre l’Etat et la région Lorraine, pour faire basculer celle-ci dans « l’industrie du XXIe siècle »

La collection de couvre-chefs d’Arnaud Montebourg s’en trouve enrichie. Au casque de pompier, voilà que s’ajoute le képi de général d’armée. Mais est-ce la bonne stratégie ?

« Le ministère du redressement est-il productif ? »

C’est notre sujet du jour.

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