Les années 80 étaient libre-échangistes. La décennie en cours verra-t-elle le triomphe du protectionnisme, poussé par les échecs de la mondialisation ?
- François Ruffin Député LFI de la Somme
- Jean-Marc Daniel économiste, professeur émérite à l'ESCP Europe
Comme souvent en politique, il y a les discours, et il y a les actes. Ainsi à Hangzhou en Chine, au sommet du G20. Dans le communiqué final qui vient d’être publié, les vingt principales puissances mondiales réaffirment leur ‘’opposition à toute forme de protectionnisme en matière de commerce et d’investissement’’. La patronne du FMI, Christine Lagarde, va même plus loin en plaidant pour une meilleure communication sur les bienfaits du libre-échange, afin de combattre ‘’les attaques populistes’’.
Dans les faits pourtant, le libre-échange a du plomb dans l’aile. La France demande la fin des négociations sur le TTIP, rendant encore plus improbable la conclusion d’un accord entre l’Europe et les Etats-Unis. D’autant qu’aux Etats-Unis justement, les candidats à la présidentielle, Donald Trump mais aussi dans une moindre mesure Hillary Clinton prennent leur distance avec le libre-échangisme. Jusqu’à la très libérale Angleterre qui, avec le Brexit, semble avoir succombé aux charmes du protectionnisme. Comme le notait il y a quelques jours l’essayiste François Lenglet dans une interview au Figaro : ‘’le besoin de protection s’est substitué au désir de liberté et encore une fois, le monde anglo-saxon est à la pointe de la mode idéologique. Comme le libéralisme dans les années 80, le protectionnisme est en train de se mondialiser’’
« Le protectionnisme peut-il inverser la courbe de la mondialisation ? »
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