Le traitement du Front National dans les médias doit-il être remis en question ? ... et dans quel sens ?

France Culture
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Les journalistes travaillent-ils différemment lorsqu’ils abordent la question du F.N. et de ses idées ? C’est ce qu’affirment Robert Ménard et Emmanuelle Duverger, dans leur essai, sorti le 21 avril et qui est déjà en rupture de stock. Un petit livre de 30 pages qui a valu à Robert Ménard, figure médiatique et polémiste déjà bien connu, nombre d’invitations sur les plateaux de télévisions et aux micros des radios y compris du service public –qui en prend pourtant pour son grade dans sont texte- et que nous invitions ce soir dans du Grain à Moudre .

Le titre de l’essai au fait… Vive Le Pen ! P as très facile de sortir un tel livre dans le métro, ce qui permet de mesurer à quel point, effectivement cet intitulé gène. La liberté d’expression s’arrête-t-elle quand on aborde les idées du Front national ? Et dans ce cas doit-on y voir l’action d’une invisible police de la pensée, qui de plus n’agirait que sur ce sujet selon Robert Ménard ?

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Certes il est vrai que certain présentateurs (et non journalistes) comme Michel Drucker et Laurent Ruquier ne veulent pas recevoir Marine Le Pen dans leurs émissions… Mais le Front National a-t-il vraiment une place si congrue ? A l’heure du succès médiatique indéniable de Marine Le Pen, peut-on encore dire que le FN et ses idées n’ont pas voix aux chapitres, rien n'est moins sûr. La situation semble tout de même avoir beaucoup évolué depuis la naissance du parti en 1972, notamment depuis sa reprise en main par la fille de son chef historique.

Et puis parler de politiquement incorrect a-t-il encore un sens quand au fond certaines idées du Front National ont largement débordé le cadre de ce parti et sont relayés par le parti actuellement au gouvernement ? Claude Guéant, ministre de l'Intérieur déclarant, entre autres exemples, que les Français "ont parfois le sentiment de ne plus être chez eux", à cause d'une "immigration incontrôlée". Et finalement, après l’excitation médiatique autours des sondages qui plaçait Marine Le Pen au deuxième tour de l’élection présidentielle, peut-on encore dire que le front national soit l’objet de l’opprobre médiatique ? Enfin, l'éternelle question autour du FN ne mérite-t-elle pas d'être encore débattue : quelle place donner à des idées, partagées dans l’opinion certes, mais anti républicaines ?