Il y a une semaine paraissait un projet de pacte finance-climat prévoyant la création d’une banque européenne du climat et d’un fonds spécifique. Ces propositions doivent inciter le secteur financier à investir dans la transition écologique. Peut-on compter sur les banques pour sauver la planète ?
- Pierre Larrouturou Économiste, candidat à la présidentielle 2017 pour Nouvelle Donne
- Philippe Zaouati Expert en finance durable, directeur général de Mirova, filiale d'investissement solidaire de Natixis, président de Finance for Tomorrow
- Jézabel Couppey-Soubeyran Économiste française
L’urgence climatique n’est plus à démontrer. Elle suppose un changement dans les comportements, et plus profondément dans les modes de vie : la sobriété énergétique en est un des principaux axes.
Mais la bonne volonté ne suffit pas. Comme ailleurs, l’argent est le nerf de la guerre. Rendre les logements moins énergivores, les transports moins polluants, favoriser la transition vers les énergies renouvelables demande de gigantesques investissements.
C’est dans cet esprit qu’a été lancé la semaine dernière le Pacte finance climat. Une initiative soutenue par des personnalités politiques et des membres de la société civile, avec pour double objectif la création d’une Banque européenne du climat et d’un budget européen dédié à la transition écologique. Pour un total de 300 milliards d’euros par an.
Ce projet part d’un constat simple : beaucoup d’argent circule dans le monde, mais il n’est que trop rarement orienté vers les projets susceptibles de participer à la lutte contre le réchauffement climatique. Des engagements avaient pourtant été pris au moment de la COP 21, y compris par le secteur de la finance. Mais des intentions aux pratiques, il y a toujours un cap difficile à franchir, même si de nombreux projets ont vu le jour ces dernières années.
« Les banquiers peuvent-ils sauver la banquise ? »
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Jézabel Couppey-Soubeyran :
Le secteur bancaire peut spontanément s’orienter sur des investissements verts, mais on ne peut pas compter que sur cela. Cette orientation a d’ailleurs parfois une visée marketing : il s’agit de redorer son blason, de regagner la confiance à moindre coût, c’est ce que l’on appelle le ‘greenwashing’. Or il faut ici une orientation sincère et massive, donnée par une impulsion politique et publique forte.
Philippe Zaouati :
Pour sauver le climat, il faut une mobilisation de l’ensemble de la société, de la finance publique comme de la finance privée. C’est dans ces conditions que l’on parviendra à une réallocation massive du capital, comme le prévoit l’Accord de Paris sur le climat.
Articles :
"Les obligations vertes, un instrument financier pour défendre l’environnement", The Conversation, le 08/10/2018
[abonnés] "Un pacte financier pour sauver le climat séduit d’Alain Juppé à Podemos", Le Monde, le 19/02/2019
"Finance verte : un plan à 10 milliards d'euros pour la France", Les Echos, le 14/12/2018
"Finance climat : encore 'un fossé entre la rhétorique et la réalité' ", La Tribune, le 17/12/2018
Tribunes
"Pourquoi ne pas créer une banque européenne du climat ?", Jean Jouzel et Pierre Larrouturou pour Le Parisien, le 16/12/2018
[abonnés] "N’abandonnons pas la (dé)régulation du secteur financier au lobby bancaire", Jézabel Couppey-Soubeyran pour Le Monde, le 14/09/2018
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