

Deux actualités économiques semblent contradictoires : la reprise de la croissance d’une part, le décrochage des bourses aux Etats-Unis, en Asie et en Europe d’autre part. Que comprendre de ces phénomènes ? Allons-nous assister à une nouvelle crise ou à une reprise pérenne ?
Eric Heyer (économiste, directeur du département analyse et prévision à l'OFCE, enseignant à Sciences-Po, membre du Haut conseil aux finances publiques), Yamina Tadjeddine (Economiste et professeure d'économie à l'Université de Lorraine), Sébastien Jean (Economiste, directeur du CEPII et directeur de recherches à l’INRAE).
S’agissait-il des premiers signes d’un krach financier ? D’un simple avertissement ? Voire d’un réajustement après l’euphorie du début d’année ? Il y a une semaine, la plupart des bourses mondiales étaient inquiètes, "au bord de la panique" même pour reprendre certains titres de presse. Wall Street, en forte baisse, entrainait dans son sillage les autres marchés.
A première vue, il n’y a pas de raison de s’inquiéter. Les fondamentaux de l’économie mondiale sont plutôt solides. La Banque mondiale, comme les autres grandes institutions, est optimiste. On peut lire sur son site que "2018 a de bonnes chances d’être la première année, depuis la crise financière où l’économie mondiale tournera à plein régime ou presque".
Le problème, c’est que manifestement, les marchés n’en font qu’à leur tête. L’économie va mieux ? C’est justement un motif d’inquiétude chez les investisseurs, qui y voient les prémices d’un retour de l’inflation, donc d’une hausse des taux d’intérêt, donc de la fin de l’argent qui ne coûte quasiment rien. Le changement de paradigme crée du désordre, quel que soit le changement.
"Les bourses menacent-elles la reprise ?"
Sur le même thème :
- "Sur qui compter pour moraliser la finance ?" émission du 04/06/2015
- "Les conditions d'un nouveau krach boursier sont-elles réunies ?" émission du 18/02/2016
Extraits :
Sébastien Jean : « Dix ans après une crise d’endettement majeure, on se retrouve dans cette situation très paradoxale où on est plus endetté encore qu’avant la crise. »
Eric Heyer : « Le problème c’est l’instabilité de l’inflation car on ne peut pas savoir comment elle va progresser par rapport à ce que l’on a anticipé. Le rôle des banques centrales, c’est de stabiliser cette inflation. »
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