- Jeanne Brugère-Picoux Professeur chef de service à l'école nationale vétérinaire de Maisons Alfort (Unité de pathologie médicale du bétail et des animaux de basse cour)
- Christian Roqueirol paysan, secrétaire national de la Confédération Paysanne
- Corinne Lepage Avocate et présidente de CAP21 Le Rassemblement citoyen
Ah, que le monde était simple lorsque nous étions petits ! Dans les manuels de sciences naturelles, les tableaux représentant la chaine alimentaire avaient les atouts de la clarté. Les poules mangeaient des graines, les vaches de l’herbe, les poissons du plancton, avant d’être mangés eux-mêmes par les hommes.
Tout devient aujourd’hui plus compliqué, et il faut souhaiter bien du courage aux profs de SVT pour expliquer à leurs élèves que le saumon va devenir, indirectement, le prédateur du cochon. En simplifiant à l’extrême, c’est ainsi qu’on peut résumer l’impact de la décision prise la semaine dernière à Bruxelles.

Après des années d’interdiction, liée à la crise de la vache folle, la Commission européenne a choisi d’autoriser, à partir du 1er juin, l’utilisation de protéines de porc et de poulet dans l’alimentation des poissons d’élevage. Une décision identique est attendue pour les porcs et les volailles en 2014.
Aucun danger assure la Commission, le risque de transmission de l’encéphalopathie spongiforme bovine est aujourd’hui négligeable « dans la mesure où le cannibalisme est évité ». Dans la mesure également où les farines ne seraient plus du tout les mêmes que celles utilisées il y a 20 ans.
Sauf qu’en France, cette autorisation passe mal. Les ministres de l’Agriculture et l’Environnement sont contre. Parce que le risque n’est pas écarté.
Parce que cette décision tombe au plus mauvais moment, en pleine crise de la filière bovine. Les doutes qui émergent à nouveau sur la qualité de la traçabilité dans l’industrie agro-alimentaire ne sont pas, il est vrai, de nature à rassurer le consommateur.
« Faut-il craindre le retour des farines animales ? »
Et le contrepoint de Julie Gacon:
Que révèlent les crises sanitaires du rapport que l'homme entretient avec l'animal?
Entretien avec Frédéric Keck, anthropologue, historien de la philosophie, et chercheur au Laboratoire d'anthropologie sociale de l'EHESS.
ITW F. Keck
5 min
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