Les nationalistes peuvent-ils travailler ensemble ?

De gauche à droite, le Flamand Geert Wilders (PVV), l'Italien Matteo Salvini (Ligue), la Française Marine Le Pen (RN) et le Bulgare Veselin Mareshki (Volia), réunis à Milan le 18 mai 2019 en vue des élections européennes
De gauche à droite, le Flamand Geert Wilders (PVV), l'Italien Matteo Salvini (Ligue), la Française Marine Le Pen (RN) et le Bulgare Veselin Mareshki (Volia), réunis à Milan le 18 mai 2019 en vue des élections européennes ©AFP - MIGUEL MEDINA
De gauche à droite, le Flamand Geert Wilders (PVV), l'Italien Matteo Salvini (Ligue), la Française Marine Le Pen (RN) et le Bulgare Veselin Mareshki (Volia), réunis à Milan le 18 mai 2019 en vue des élections européennes ©AFP - MIGUEL MEDINA
De gauche à droite, le Flamand Geert Wilders (PVV), l'Italien Matteo Salvini (Ligue), la Française Marine Le Pen (RN) et le Bulgare Veselin Mareshki (Volia), réunis à Milan le 18 mai 2019 en vue des élections européennes ©AFP - MIGUEL MEDINA
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Les sondeurs prédisaient un raz-de-marée, les analystes parlent d’une courte victoire : les projections en sièges des trois formations eurosceptiques devraient atteindre 172 sièges au Parlement européen. Mais les nationalistes sont-ils capables de s’entendre pour peser sur la prochaine législature ?

Avec
  • Bertrand Badie Politiste, spécialiste des relations internationales
  • Jean-Yves Camus politologue, co-directeur de l'Observatoire des radicalités politiques à la Fondation Jean-Jaurès

Annoncez le déluge : si finalement, il ne se produit qu’un très gros orage, vous aurez l’impression d’avoir échappé au pire. C’est un peu ce que semblent se dire aujourd’hui ceux qui craignaient de voir les nationalistes être les grands vainqueurs des élections européennes. Certes, ils progressent, mais pas autant qu’annoncé.

La « vague brune », pour reprendre une expression lue dans la presse du jour, ne s’est pas produite. Pour autant, la progression de cette famille hétéroclite constitue bien un des enseignements du scrutin.

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En Hongrie, en Pologne, au Royaume-Uni, en Italie, en France, ce sont des formations de la droite radicale et souverainiste qui arrivent en tête. Cela ne fait pas une majorité au Parlement mais cette poussée (et celle des écologistes) rebat les cartes à Bruxelles et Strasbourg : les conservateurs et les socio-démocrates n’ont plus, ensemble, la majorité absolue.

Pour autant, les nationalistes sont-ils en mesure de peser autrement qu’arithmétiquement ? Il ne suffit pas d’ajouter les voix des uns à celles des autres. Encore faut-il que ces partis réussissent à s’entendre sur quelques sujets communs, pour bâtir un groupe pérenne et puissant.

« Les nationalistes peuvent-ils travailler ensemble ? »

Vidéos :

Bertrand Badie :

Ces partis lorsqu’ils accèdent au pouvoir, non seulement ils ne demandent pas à sortir de l’Europe, mais en plus ils sont obéissants !

Jean-Yves Camus : 

Les nationalistes ont compris que le retrait de l’Union européenne était un sujet anxiogène. Mais quand on lit leur programme, on voit le retour à  l’Europe de Nations, à l’Europe des coopérations librement consenties, à des coopérations de projets… Mais cela a un nom, dans l’histoire cela s’est appelé le « marché commun ». On a fait de grandes choses avec le marché commun, mais cela n’est pas la direction qu’a pris l’Union européenne, qui est celle de la primauté du droit communautaire sur les droits nationaux et davantage d’intégration. Donc les nationalistes veulent bel et bien revenir sur l’essence même du projet européen : même s’ils s’en défendent, leur position est une position de rupture.

Articles :

"Salvini, Orbán, le Pen… les figures du populisme à l’heure des élections européennes", France Culture, le 01/04/2019

"Résultats ailleurs en Europe : pas de raz-de-marée pour les nationalistes mais...", L'Obs, le 26/05/2019

[abonnés] "Elections européennes 2019 : l’extrême droite contenue et toujours divisée", Le Monde, le 26/05/2019

Les Enjeux internationaux
11 min

Analyses :

"Nous traversons la quatrième vague populiste", Betrand Badie pour L'Express, le 29/06/2018

[abonnés] "En Europe, il y a une bataille de leadership entre Le Pen, Orban et Salvini", Nicolas Lebourg pour Le JDD, le 28/04/2019

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