Quel point commun y a-t-il entre le Tribunal de grande instance de Paris… et le zoo de Vincennes ? Entre le futur Pentagone à la française dans le XVe arrondissement de Paris, et l’éclairage public de Contres dans le Loir et Cher ? Entre l’autoroute A65 et l’école Méningaud de Ruffec en Charente ?
Tous ont fait l’objet d’un partenariat public-privé. Cette formule magique inventée par des sorciers britanniques. Importée dans les marmites françaises en 2004, utilisée par les collectivités locales d’abord, jusqu’à ce que l’Etat s’y mette à son tour. De quoi s’agit-il ? Au lieu d’acheter une infrastructure, l’Etat la fait construire par un opérateur privé. Lequel s’occupe à la fois de l’investissement, du chantier, de la maintenance. Le partenaire public, en échange, verse un loyer annuel sur une période définie à l’avance, jusqu’à ce que les clés de l’ouvrage lui reviennent.

Quand les premiers PPP sont signés, quelques opposants dénoncent un désengagement de l’Etat, une logique de privatisation qui ne dirait pas son nom. Mais voilà qu’après quelques années de pratique, leurs arguments deviennent beaucoup plus concrets. L’exemple le plus emblématique c’est sans doute ce gigantesque hôpital sud francilien à Corbeil Essonnes construit par le groupe Eiffage… Ouvert en 2012 avec : huit mois de retard, des problèmes d’électricité, et surtout quelques millions d’euros en plus sur l’ardoise.
Les partenariats public-privé présentent un avantage budgétaire immédiat pour les collectivités puisqu’elles n’ont rien à payer avant la livraison. Une « bombe à retardement budgétaire » dénoncent des élus qui s’y sont laissé prendre… La gauche a bien tenté de revenir en arrière à chaque fois qu’il était encore temps. Geneviève Fioraso a pu en annuler certains de ces PPP dans le cadre du Plan Campus. Pour Christiane Taubira et les projets de prisons en cours, il était déjà trop tard.
Nos finances publiques sont-elles en train de prendre le retour de bâton des partenariats public-privé ?
C’est la question que nous posons ce soir dans Du grain à moudre.
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