

Les syndicats de cheminots ont décidé de suspendre leur participation aux réunions bilatérales avec la ministre des transports. Ils dénoncent une absence de dialogue avec le gouvernement. Quelle influence ont-ils aujourd’hui ? Comment s’inscrivent-ils dans un monde du travail en mutation ?
- Dominique Andolfatto chercheur et professeur en science politique à l'Université de Bourgogne, spécialiste du syndicalisme
- Eric Beynel Porte-Parole de l'Union syndicale Solidaires
- Véronique Descacq Secrétaire générale adjointe de la CFDT.
En France, on fait à peine plus confiance aux syndicats qu’aux partis politiques. C’est le résultat d’une enquête intitulée "où va la démocratie ?" menée par la fondation pour l’Innovation politique. Alors que le taux de confiance est au plus haut concernant l’Armée, les petites et moyennes et entreprises et la police, on est en droit de se demander ce qu’il s’est passé. Pourquoi au regard de ces chiffres, il apparaît que les syndicats restent lointains, dans ce baromètre. Lointains de cette population, les travailleurs, qu’ils sont censés défendre, du moins représenter.
On est en droit de se demander en effet ce qui nourrit cette défiance, surtout en cette période de contestation sociale, et de débats autour de la réforme de la SNCF, où les syndicats apparaissent comme les acteurs qui veulent peser, qui doivent peser dans le débat politique en cours, même s’il faut pour cela, refuser la discussion avec comme c’est le cas pour le moment, avec la ministre des transports.
Les syndicats tentent sur ce dernier point de se mettre d’accord sur un ordre de marche commun, ce qui n’est pas toujours évident. Encore moins courant. Mais l’urgence n’est-elle pas aujourd’hui pour eux d’exister ? Surtout quand la réforme du code du travail leur destine une place de moins en moins importante au sein de l’entreprise ?
"Les syndicats sont-ils toujours audibles ?"
Liens :
- Mesure d’audience de la représentativité syndicale 2017 : Ministère du Travail le 15.12.2017
- " Que pèsent les syndicats?" : Fondapol par Dominique Andolfatto le 13 avril 2018 ( @Fondapol)
L’enjeu du syndicalisme c’est de repartir à la conquête des adhérents. Aujourd’hui, certains se satisfont du nombre d’électeurs lors des élections professionnelles mais ce dispositif ne fonctionne que si le représentant peut s’appuyer sur toute une équipe et renouer avec une vie syndicale. Dominique Andolfatto
Articles :
- " Pour un syndicat des initiatives" : Mediapart, tribune de Eric Beynel, le 17.04.2018
- " Contre la répression à La Poste et ailleurs" : Libération, Tribune de députés, syndicalistes et personnalités civiles demandant à la ministre du Travail de refuser le licenciement du secrétaire départemental de Sud Activités postales, Gaël Quirante, le 14.03.2018
- " Les syndicats en France : poids, représentativité et déclin" : The Conversation par Stéphanie Matteudi, le15 mars 2018
Avec les réformes des ordonnances travail, les représentants syndicaux risquent de se retrouver aspirer dans des réunions d’instances extrêmement longues et extrêmement fréquentes et de perdre au fil du temps le lien avec les travailleuses et les travailleurs sur le terrain. Eric Beynel (Union Syndicale Solidaires)
Avec les accords majoritaires, on renforce le rapport de force des organisations syndicales. C’est de plus en plus dans l’entreprise, au plus près des salariés, c’est-à-dire sur le terrain, que les droits nouveaux vont se construire. Véronique Descacq (CFDT)
Sur le même thème sur France Culture :
- "L'art de la négociation (3/4) : La négociation collective" : Entendez-vous l'éco ? par Maylis Besserie le 18.10.2017
- " Réforme du code du travail : comprendre ce qui va changer" : Par Catherine Petillon le 21.09.2017
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