

A l’heure de la mondialisation, certaines espèces animales et végétales importées par l’homme s’acclimatent sur leur territoire d’accueil, ravageant parfois la biodiversité locale. Mais ces espèces sont-elles si dangereuses ? Faut-il rétablir des frontières pour la faune et la flore ?
- Franck Courchamp Directeur de recherche au CNRS à l’Université Paris-Sud. Ecologue, spécialiste de dynamique des populations et de biologie de la conservation
- François Lasserre Entomologiste et vice-président de l'Office Pour les Insectes et leur Environnement (OPIE).
- Géraldine Véron zoologiste, spécialiste des petits mammifères carnivores, enseignante chercheuse au Muséum national d'Histoire naturelle, chargée de conservation de collections de Mammifères et directrice adjointe de l’Institut de Systématique, Évolution, Biodiversité
« Sa tête est orange avec un front noir, son thorax entièrement brun noir avec une bande jaune sur l’abdomen, ses pattes sont jaunes à leur extrémité ». Avec un tel signalement, proposé sur le site de France 3, vous n’aurez plus aucune excuse si, dans les prochaines semaines, vous croisez la route d’un frelon asiatique sans le reconnaître.
Le frelon asiatique : c’est une des espèces dites invasives dont on parle le plus en ce moment en France, notamment dans les régions de l’Ouest. Non pas qu’il soit plus ou moins dangereux de se faire piquer par lui que par un frelon européen. Le problème, c’est qu’il s’en prend aux abeilles, lesquelles sont pour l’instant démunies face à ce prédateur venu d’ailleurs.
Que de nouvelles espèces envahissent des écosystèmes pour se les approprier, rien de très nouveau dans l’histoire de la biodiversité. Ce qui change, c’est l’accélération du phénomène. La mondialisation des échanges multiplie les cas de passagers clandestins, qu’il s’agisse d’animaux (pas seulement des insectes) ou de plantes. Le réchauffement climatique lui, facilite leur acclimatation, souvent au détriment des espèces locales.
Face à un tel phénomène, quelle est la bonne attitude à adopter ? Tenter de les éradiquer ? Les empêcher de passer les frontières ? Ou bien plutôt laisser faire la nature ?
« Frelon asiatique, moustique tigre… : pas de ça chez nous ? »
Vidéos :
Franck Courchamp :
Le problème des espèces envahissantes, c’est que c’est la seconde cause de perte de biodiversité actuellement. C’est la seconde raison pour laquelle les espèces se sont éteintes récemment après la destruction de l’habitat. Il y a énormément d’espèces qui disparaissent parce qu’elles sont saupoudrées un peu partout sur la planète et qu’elles nuisent à la biodiversité locale.
François Lasserre :
Une espèce dite invasive, elle fait ce qu’elle veut et nous on déteste ça. (…) Il y a une part de peur irrationnelle et émotionnelle face aux espèces venues d’ailleurs, notamment lorsqu’elles sont libres et sauvages.
Géraldine Véron :
L’évolution naturelle sur un temps long d’adaptation et d’arrivée de colonisation par une espèce se fait naturellement se fait sur un temps long, et donc il y a des phénomènes d’adaptations de l’environnement ou de cette espace. Cela n’est pas le cas pour une espèce que l’on a introduit sur un temps t, qui se produit sur un temps court. Ces possibilités d’adaptation ne sont pas les mêmes.
Articles :
"La biodiversité menacée par les espèces invasives", L'Express, le 05/09/2018
[abonnés] Espèces invasives : la guerre est déclarée, Le Monde, le 29/06/2016
Liens :
"Création de l'Office français de la biodiversité" sur le site Sénat.fr (mars 2019)
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