Il ne faut pas abuser des citations, mais quand celles-ci sont particulièrement éclairantes, autant s’en servir. Ainsi cette phrase prémonitoire de l’économiste Jean Fourastié, "l’inventeur’’ (si l’on ose dire) des 30 Glorieuses, qui écrivait ceci au début des années 60 : « rien ne sera moins industriel que la civilisation née de la révolution industrielle »
Marc Chevallier (Rédacteur en chef d'Alternatives économiques), Jean-Louis Levet (économiste spécialiste des questions liées au développement technologique et industriel, Haut Responsable à la coopération industrielle et technologique franco-algérienne), Julia Cagé (Économiste, spécialiste de l’économie des médias).

La 2e moitié du 20e siècle, et le début du suivant, semblent lui avoir donné raison, s’agissant de la France en tout cas : pays touché de plein fouet par un phénomène de fond : la désindustrialisation.
Au moment de sa prise de fonction, Arnaud Montebourg, le ministre du redressement productif, dressait ainsi ce constat : « Nous avons perdu 750 000 emplois industriels en 10 ans, 900 usines ont fermé en 3 ans ». Mais pas question pour le nouveau ministre de baisser les bras. Son objectif : la reconquête. Elle devrait passer bientôt par la nomination, en région, de 22 Commissaires au redressement productif. Et par un projet de loi, avant l’été, visant à permettre la reprise d’un site industriel rentable lorsque ses dirigeants ne veulent pas le céder. Efforts louables sur le plan politique et social.
Mais un tel déploiement d’énergie est-il vraiment judicieux d’un strict point de vue économique ?
L’industrie, cette force qui décline, doit-elle être sauvée à tout prix ?
Ou bien céder la place à d’autres activités, dans le domaine des services notamment ?
Notre avenir est-il industriel ?
Et le contrepoint de Julie Gacon

Quel rôle donner à ceux qui font l'industrie? Les ouvriers, les salariés: quelle place ont-ils dans cet éventuel processus de réindustrialisation? On parle d'eux comme du "capital immatériel de l'industrie française". Leurs compétences représentent des années de savoir-faire et souvent ils ne manquent pas d'idées pour défendre leur emploi - encore faut-il les consulter. A ce titre, l'exemple de l'usine Bosch de Vénissieux est éloquent: voilà un site qui produisait des pompes à injection diesel jusqu'à ce que la maison-mère décide de fermer le site. Les salariés consultent un cabinet d'experts, Syndex, où Pierre Bablot est intervenant.
Pierre Bablot version longue Finale
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