Le régime de Pyongyang a annoncé, le 4 juillet 2017, avoir procédé au premier test d’un missile balistique intercontinental de son histoire capable de frapper les terres étatsuniennes en Alaska.

Nucléaire iranien, nucléaire nord-coréen : deux poids, deux mesures ?

Mercredi 9 mai 2018

Le régime de Pyongyang a annoncé, le 4 juillet 2017, avoir procédé au premier test d’un missile balistique intercontinental de son histoire capable de frapper les terres étatsuniennes en Alaska. ©AFP

Deux stratégies distinctes semblent se mettre en place dans la gestion des dossiers nucléaires iranien et nord-coréen. Que nous disent-elles des nouveaux rapports de force internationaux ? La menace atomique est-elle de nouveau l’élément central des tensions géopolitiques ?

Avec

François Nicoullaud diplomate, analyste politique, ancien ambassadeur de France à Budapest (1993-1997) puis à Téhéran de 2001 à 2005
Nicholas Dungan Directeur de recherche à l'IRIS et senior fellow au sein du Programme des relations transatlantiques de l'Atlantic Council à Washington.
Bruno Tertrais Politologue

Pour une fois, Donald Trump n’a surpris personne en annonçant que les Etats-Unis se retiraient de l’accord sur le nucléaire iranien de 2015. Il l’avait promis, il a tenu parole. Pourtant, cette décision semble prendre le monde de court : que va-t-il se passer désormais ? quelles conséquences aura cette décision sur les relations internationales ?

En agissant ainsi, le président américain confirme son penchant pour une approche musclée de la diplomatie (peut-on d’ailleurs encore parler de diplomatie ?). Méthode qui parait avoir fait ses preuves dans un autre dossier nucléaire : la Corée du Nord. En septembre, après que Pyongyang eut procédé à un nouvel essai, Donald Trump promettait de détruire le pays. L’annonce d’un prochain sommet entre ce dernier et Kim-Jong un, sur fond de réconciliation entre les deux Corée, n’en est que plus spectaculaire.

Il se confirme en tout cas que les équilibres nucléaires reviennent en force au cœur des rapports entre Etats, dans une année qui verra la célébration du 50e anniversaire du TNP, le Traité de non-prolifération. Mais selon les cas, la stratégie suivie, on le voit ces jours-ci, n’est pas du tout la même.

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