- Alain Mergier sociologue, sémiologue, directeur de l'Institut WEI
- Eric Charmes chercheur en études urbaines à l’Université de Lyon.
- Hacène Belmessous Chercheur indépendant et journaliste
S’il devait y avoir un championnat de France de la note de bas de page, c’est assurément Christophe Guilluy qui, dans la catégorie « *Essais * », remporterait le titre : ses « Fractures françaises », publiées en 2010, sont systématiquement référencées dans le moindre ouvrage d’analyse de la société.
Il faut dire que sa lecture de la géographie sociale du pays tombe à pic : les banlieues ne sont plus l’épicentre de la France des classes populaires, c’est vers le monde pavillonnaire, vers le périurbain, qu’il faut regarder désormais.
Depuis, il n’est pas un parti politique qui ne se réclame de cette nouvelle grille de lecture. Et c’est peut-être ainsi qu’il faut comprendre le projet de réforme de la politique de la ville qui sera discuté à partir de demain à l’Assemblée nationale. Le texte prévoit en effet une remise à plat de ce que l’on appelle la "géographie prioritaire" : à savoir les politiques d’aide aux quartiers les plus en difficulté. Pour le ministre de la Ville, François Lamy, la multiplication des zonages (ZUS, Cucs, ZFU, ZRU) est devenue illisible et obsolète.

Le gouvernement a donc décidé de ne retenir qu’un seul critère désormais pour orienter les aides publiques : le revenu des habitants. Résultat : un certain nombre de zones, notamment des petites villes de départements ruraux comme Guéret ou Auch, devraient faire leur entrée parmi les bénéficiaires des dispositifs de la politique de la ville.
Une approche sociale donc, plutôt que sociétale, afin que cette politique s’applique « *à tous les territoires urbains et pas seulement aux banlieues des grandes agglomérations * » pour reprendre les mots du ministre.
Problème : en période de restrictions budgétaires, il n’y a pas de la place pour tout le monde.
Le nombre de quartiers ciblés devrait ainsi passer progressivement de 2400 à 1300 : au risque de favoriser les rancoeurs de ceux qui n'y seront pas, ou n’y seront plus ?
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