Au 1er janvier 2018, ce ne sera plus aux entreprises et aux salariés de payer l’assurance chômage mais à l’Etat, via la hausse de la contribution sociale généralisée (CSG). Quelles seront les conséquences de cette nationalisation de notre système de protection sociale ?
- Nicolas Duvoux professeur de sociologie à l'université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, chercheur au Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris (CRESPPA-LabTop), spécialiste des questions de pauvreté, d’inégalités sociales et des politiques publiques
- Brigitte Dormont Professeure d’économie à l’université Paris Dauphine au sein du laboratoire LEDA-LEGOS, et directrice de la Chaire Santé Dauphine (Institut Louis Bachelier)
C’est une réforme qui ne dit pas son nom : celle de la protection sociale à laquelle s’est attelé le gouvernement. Vaste chantier : il s’agit de repenser la logique globale du système hérité de la Libération. Sans pour autant donner l’impression qu’une telle refonte est à l’œuvre.
Il y a pourtant bien une cohérence entre la suppression annoncée de la part salariale des cotisations chômage et maladie, leur transfert vers la CSG, la suppression du régime social des indépendants, le projet de réforme des retraites (vers un régime universel), et sans doute aussi avec la nouvelle loi travail dont les premières mesures viennent d’entrer en vigueur.
Côté gouvernement, il s’agit de prendre acte de la révolution du monde du travail, où les contrats courts, où le travail indépendant prennent de plus en plus de place, et nécessitent donc d’être mieux couverts qu’ils ne le sont aujourd’hui, c’est-à-dire très mal.
Mais cette logique de couverture universelle remet en cause la philosophie de notre système de protection sociale. En fiscalisant celle-ci, c’est-à-dire en la faisant financer par l’impôt, elle la rend aussi plus vulnérable aux aléas de la conjoncture économique.
‘’Protection sociale : le grand chambardement ?’’
Articles
- François Béguin et Raphaëlle Besse Desmoulières, "La « Sécu » poursuit le redressement lent et douloureux de ses comptes", Le Monde, 28/09/17
- Solveig Godeluck, "Le système de protection sociale en chantier", Les Echos, 13/09/17
- Valérie Mazuir, "Macron : six réformes sociales en 18 mois", Les Echos, 11/07/17
- Thierry Fabre et Laurent Fargues, "Les 4 piliers de la sécurité sociale au banc d'essai", Challenges, 09/05/2015
Lien
Brigitte Dormont a publié, en janvier 2016, avec Antoine Bozio, une note pour le Conseil d’analyse économique : « Gouverner la protection sociale : transparence et efficacité ». Cette note a été présentée au cabinet du Premier ministre le 15 décembre 2015.
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