- Raphaël Draï
- Pierre Hassner historien, théoricien des relations internationales, chercheur associé au CERI-Sciences Po (1933-2018)
- Semih Vaner
- Thérèse Delpech
Cela fait trois ans que l'Iran fait la sourde oreille. En juin 2003, l'Agence Internationale de l'Energie Atomique affirmait que ce pays ne respectait pas ses obligations vis-à-vis du Traité de non-prolifération nucléaire. De novembre 2004 à septembre 2005, il a semblé que Téhéran avait suspendu son programme de conversion de l'uranium. Mais c'était pour le reprendre de plus belle depuis l'an dernier. Depuis, Téhéran louvoie, feignant de négocier, acceptant des moratoires, mais ne dévie pas d'un pouce la ligne qu'il s'est fixée. Tout récemment, Téhéran a encore nargué le Conseil de sécurité de l'ONU, en refusant de suspendre son programme d'enrichissement de l'uranium et en inaugurant un réacteur à eau lourde d'Arak. L'Iran vient, par ailleurs, de tester un missile sous-marin de longue portée. Or l'Iran n'est pas un Etat comme les autres. Son président, Mahmoud Ahmadinejab, a déclaré a plusieurs reprises son intention de vouloir en rayer un autre de la carte, Israël. L'Iran est un pays où l'Etat organise et finance des expositions pour se moquer de la Shoah, qualifiée de « dernier sacré de l'Occident sans Dieu ». Le régime des mollahs pense jouer sur du velours : les Américains ont déjà suffisamment d'ennuis en Irak, les prix du pétrole, déjà très élevés, pourraient s'envoler si la communauté internationale s'avisait de boycotter le régime des mollahs, et Téhéran contrôle un certain nombre de mouvements armés à travers le monde et a démontré, cet été face à Israël, qu'il conservait une impressionnante capacité de nuire. D'un autre côté, certains font remarquer que les grandes puissances, qui ont longtemps joui d'un monopole de l'arme nucléaire, sont mal placées pour donner des leçons à qui que ce soit - d'autant qu'elles ont semblé s'accommoder fort bien de la bombe pakistanaise, de la bombe nord-coréenne, pour ne prendre que des Etats non-démocratiques. Est-il encore possible d'empêcher l'Iran post-khomeiniste de se doter de l'arme absolue ? Les Etats-Unis sont-ils prêts à des frappes en profondeur sur ses installations souterraines ? Qu'est-ce qui changerait au Proche-Orient et dans le monde si l'Iran parvenait malgré tout à ses fins ? Le régime théocratique de Téhéran peut-il être renversé par un mouvement démocratique ? Telles sont quelques unes des questions que nous comptons poser cet après-midi à nos invités.
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