Que reste-t-il du chavisme en Amérique latine ?

Rien ne semble devoir arrêter Nicolas Maduro au Venezuela. Malgré les manifestations quotidiennes depuis le 1er avril, malgré la mort de 55 personnes en à peine deux mois, le président du pays maintient son intention de changer la Constitution.

Avant-hier, il lançait officiellement le processus devant conduire à l’élection d’une assemblée constituante à la fin du mois de juillet. Pour l’opposition, il s’agit d’une manœuvre visant à confisquer le pouvoir.

Ironie du sort : elle se retrouve désormais en position de devoir défendre la Constitution mise en place par le prédécesseur de Maduro : Hugo Chavez.

Hugo Chavez est mort le 5 mars 2013, après 15 ans à la tête du Venezuela. Lorsqu’il arrive au pouvoir, en décembre 1998, les cours du pétrole, principale ressource du pays, sont au plus bas. Ils vont ensuite remonter de manière spectaculaire : une véritable manne financière pour mettre en place le projet chaviste.

Mais l’économie n’en profite pas vraiment : l’essentiel de la consommation nationale est importée. Si les cours du pétrole rechutent, le pire est à craindre.

Le pire est arrivé. Aujourd’hui, le Venezuela ne traverse pas seulement une crise politique. Elle est aussi économique, sociale, globale. Preuve pour certains que ce qu’avait construit Hugo Chavez l’avait été sur du sable.

Qu’il n’en reste plus grand-chose aujourd’hui, si ce n’est peut-être cette façon autoritaire de gouverner qui est celle de son successeur.

Mais l’héritage a-t-il vraiment été à ce point dilapidé ?

« Que reste-t-il du chavisme ? »

Liens

• Eduardo Rios, Au Venezuela, la grande fuite en avant de Maduro (The Conversation, 2017)
• Renaud Lambert, Venezuela, les raisons du chaos (Le Monde Diplomatique, 2016)
• Gaël Brustier, Pourquoi Chavez rend tout le monde fou (L'Obs, 2013)