Le monde est multipolaire. Pourtant, nous continuons à le regarder avec nos lunettes d’hier, celles d’un ordre international qui n’existe plus. Mais où faut-il se placer pour avoir le bon point de vue ?
- Bertrand Badie Professeur des relations internationales
- Sanjay Subrahmanyam Professeur à l'université de Californie à Los Angeles, professeur au Collège de France, Chaire Histoire globale de la première modernité.
Il n’y aura pas de minute de silence dans les stades de l’Euro 2016 pour rendre hommage aux victimes de la fusillade d’Orlando aux Etats-Unis. Ainsi en a décidé l’UEFA, provoquant l’indignation sur les réseaux sociaux : la plus haute instance dirigeante du football européen y est accusée de tous les maux, coupable d’indifférence voire de mépris en ne participant pas au grand mouvement de compassion qui accompagne désormais certaines tragédies. Pourtant, c’est bien l’UEFA qui semble avoir été la plus lucide, et la moins exaltée dans cette affaire, en justifiant son refus de cette manière : ‘’il y a malheureusement des événements tragiques qui se déroulent presque quotidiennement partout dans le monde, il serait tout simplement irréaliste de rendre hommage à toutes les victimes’’.
Cette ‘’polémique’’ (même si ce mot ne veut plus dire grand-chose) renvoie à un constat ancien : du point de vue qui est le nôtre, tous les drames ne pèsent pas la même chose, tous les événements n’ont pas les mêmes conséquences. Le problème, c’est que c’est à travers ce même déséquilibre que se pensent encore aujourd’hui les relations internationales, ou que s’écrit encore très majoritairement l’histoire, sans tenir compte d’une réalité : celle d’un monde globalisé, où tout ne se vaut pas, certes, mais où les questions de proximité par rapport aux événements ne peuvent plus être les mêmes que par le passé.
« Quelle est la bonne distance pour comprendre le monde ? »
Liens
- Sanjay Subrahmanyam : "Leçons indiennes. Itinéraires d’un historien" ( France Info)
- Sanjay Subrahmanyam, gourou de “l’histoire globale” ( Les Inrocks)
- En compagnie des Indes et de Sanjay Subrahmanyam ( L'Express)
- « Nous ne sommes plus seuls au monde » avec Bertrand Badie ( France Inter)
- Bertrand Badie: «L’Occident doit compter avec un monde qui n’est plus exclusivement le sien» ( Libération)
- Bertrand Badie : « Pour une diplomatie de l’altérité et non de l’intérêt » ( Humanité)
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