- Geneviève Fioraso Secrétaire d'État à l'Enseignement supérieur et à la Recherche.
- Bruno Sire Président de l'Université Toulouse-1 Capitole
- Antoine Compagnon Professeur au Collège de France depuis 2006, titulaire de la chaire de Littérature française moderne et contemporaine
Le précédent de la princesse de Clèves aurait dû mettre la puce à l'oreille de la ministre de l'Enseignement supérieur. On ne s'empare pas impunément d'un classique de la littérature française, surtout s'il s'agit d’en faire un symbole du conservatisme hexagonal.
Ainsi donc Geneviève Fioraso, défendant, il y a quelques jours, son projet d’autoriser les cours en anglais à l’Université : si nous ne le faisons pas, « nous n'attirerons pas les étudiants de pays émergents comme la Corée du Sud et l'Inde. Et nous nous retrouverons à cinq à discuter de Proust autour d'une table, même si j'aime Proust ». De tels propos ne pouvaient passer inaperçus auprès d’un certain nombre d’intellectuels. Parmi lesquels Antoine Compagnon, grand spécialiste de Proust justement. Lequel ne tarda pas à répondre à la ministre, lui reprochant son mépris.
« Ignore-t-elle donc la contribution de Proust – et de la littérature en général- au rayonnement de la France, dont il est l'un des produits d'appel les plus payants ? »

Nous allons revenir sur cette polémique avec ses deux principaux acteurs. Mais nous allons surtout essayer d’aller au-delà, et de réfléchir à la nécessité - ou pas - de proposer des cours en langue anglaise dans les universités françaises (en dehors des cours de langues vivantes, bien entendu). L’objectif du ministère est d’attirer davantage d’étudiants étrangers, et de mieux préparer leurs camarades français à un environnement dominé par les anglo-saxons. Les opposants à un tel projet, qui sera débattu à l’Assemblée à partir du 25 mai, y voient une atteinte à la culture française, une façon de saborder notre identité.
« Nous sommes en guerre » va même jusqu’à écrire le linguiste Claude Hagège.
« Réforme de l’enseignement supérieur : le français va-t-il filer à l'anglaise ? ». C'est notre sujet du jour.
**Et le contrepoint de Julie Gacon : ** Xavier Combe , interprète de conférences et traducteur, président de l'Association française des interprètes de conférences indépendants et enseignement à Paris ouest. Il est l'auteur de *L'Anglais de l'Hexagone * (L' Harmattan).

Le problème est-il de parler anglais dans les pays non anglophones, ou de banaliser le recours à une langue que nous ne maîtrisons toujours pas? Quand le "globish" devient un moyen de communication international...
Xavier Combe
11 min
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