Syrie : le pire est devant nous ?

Dans les décombres de la ville de Hamouria située dans la Ghouta orientale. Syrie, 22 févier 2018
Dans les décombres de la ville de Hamouria située dans la Ghouta orientale. Syrie, 22 févier 2018 ©AFP - ABDULMONAM EASSA
Dans les décombres de la ville de Hamouria située dans la Ghouta orientale. Syrie, 22 févier 2018 ©AFP - ABDULMONAM EASSA
Dans les décombres de la ville de Hamouria située dans la Ghouta orientale. Syrie, 22 févier 2018 ©AFP - ABDULMONAM EASSA
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Malgré la trêve humanitaire décrétée par le Conseil de Sécurité de l’ONU, les raids aériens du régime syrien n’ont pas cessé dans l’enclave rebelle de la Ghouta Orientale. Peut-on espérer un apaisement du conflit en Syrie ? Faut-il s’attendre, au contraire, à une intensification des combats ?

Avec
  • Pierre-Jean Luizard Historien des islams au Proche et Moyen-Orient arabe, directeur de recherche émérite au CNRS, spécialiste de l’Irak
  • Caroline Galactéros Géopolitologue, présidente du think tank GEOPRAGMA - Pôle français de géopolitique réaliste
  • Denis Bauchard Conseiller pour le Moyen-Orient à l’Institut français de relations internationales (IFRI), ancien diplomate, ancien directeur d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient au ministère des Affaires étrangères

Malgré une résolution de l’ONU adoptée –enfin- à l’unanimité samedi dernier, et qui réclame que « toutes les parties cessent les hostilités sans délai pour au moins 30 jours consécutifs en Syrie » ; malgré la trêve humanitaire annoncée par les Russes, tous les jours de 9h à 14h à partir de ce mardi dans la Ghouta orientale : les combats n’ont pas cessé aujourd’hui dans cette zone de la banlieue de Damas, connue pour avoir été le fief de l’opposition au régime de Bachar al-Assad. Raids aériens, tirs de roquette : pour les dizaines de milliers de civils qui y vivent, c’est « l’enfer sur terre » pour reprendre les termes du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

La guerre en Syrie va entrer dans sa huitième année. Et comme chaque année, à la même période, le constat est le même : celui d’une impasse, d’absence de solution politique, pas même militaire, y compris à long terme. Le conflit n’a pourtant plus grand-chose à voir avec ce qu’il était en 2011. Mais justement, avec le temps, il est devenu plus complexe et plus vaste, tant les acteurs qui sont impliqués aujourd’hui sont nombreux, et soumis à des agendas particuliers qui n’autorisent aucun espoir de règlement global. Bien au contraire. 

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« Le pire est devant nous » disait, il y a une semaine, le ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, devant les députés. 

« Syrie : le pire est devant nous ? »

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Extraits : 

Pierre-Jean Luizard : « Historiquement, l’occupation étrangère a toujours correspondu à une communautarisation de la société syrienne. Aujourd’hui, tous les acteurs étrangers se rendent comptent que ça leur explose aux visages. »

Denis Bauchard : « Il y a un empilement de plusieurs conflits différents avec différents acteurs. Ceci ne va que s’aggraver avec l’entrée d’Israël qui commence à s’inquiéter sérieusement du développement de l’influence de l’Iran. »

Caroline Galacteros : « Ce qui serait souhaitable, c’est une convergence américano-russe sur un accord politique global. Mais ça voudrait dire que l’Iran s’efface et ça serait très compliqué dans le contexte mondial actuel. »

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