Union pour la Méditerranée : les intellectuels à la rescousse ?

France Culture
Publicité

Emission enregistrée dans la cour Soulages du Rectorat de Montpellier.

Avec
  • Kalypso Nicolaïdis Titulaire de la chaire de relations internationales à la « School of international governance » de l’European University Institute de Florence, professeure de relations internationales à Oxford
  • Wassyla Tamzali essayiste, ancienne avocate à Alger et ancienne directrice des droits des femmes à l'Unesco, membre fondateur du Collectif Maghreb Egalité et directrice du centre d’art contemporain « Les ateliers sauvages »
  • Angela Biancofiore artiste et écrivain, professeur d'Histoire de l'art italien, de Littérature Italienne et de Critique littéraire à l'Université Montpellier 3

Pouvait-on décemment passer toute une semaine dans la capitale héraultaise sans citer une seule fois Paul Valéry ?

Non bien sûr, et voici que fort opportunément, l’occasion se présente à la faveur de cette émission consacrée au projet méditerranéen.

Publicité

Car Valéry en fut un des bâtisseurs, initiant, au début des années 30, le Centre universitaire méditerranéen à Nice, dont il fut aussi le 1er administrateur.

Pour l’écrivain, « rien de plus admirable » que la Méditerranée, que ce « grand lac salé » qui vit naître « les inventions intellectuelles les plus précieuses, et parmi elles, les plus pures »

« Jamais et nulle part, dans une aire aussi restreinte et dans un intervalle de temps si bref, une telle fermentation des esprits, une telle production de richesse n’a pu être observée.

La Méditerranée, disait encore Paul Valéry, c’est une « machine à faire de la civilisation ».

Angela Biancofiore, Wassyla Tamzali, Hervé Gardette et Kalypso Nicolaïdis
Angela Biancofiore, Wassyla Tamzali, Hervé Gardette et Kalypso Nicolaïdis
© Radio France - F. RICHEZ

Ce fut l’ambition, en 2007, de l’UPM, l’Union Pour la Méditerranée, grand projet du quinquennat naissant de Nicolas Sarkozy.

Ce fut, mais cela n’est plus vraiment, car l’UPM n’aura jamais dépassé le stade de projet, se heurtant aux dissensions internes, à l’incapacité de trouver un terrain d’entente sur la question israélo-palestinienne.

Et peut-être à une donnée plus simple : l’inexistence d’une réelle entité, pour ne pas dire identité méditerranéenne.

Hier, à l’Elysée, François Hollande recevait le président de la république tunisienne Moncef Marzouki.

L’occasion pour le chef de l’Etat français d’affirmer sa volonté de « rouvrir d’une autre manière que par le passé le dialogue entre l’Europe et la Méditerranée  » (une autre manière, c'est-à-dire différente de celle de son prédécesseur), à travers notamment des projets culturels et des échanges universitaires.

Une façon de déléguer aux artistes et aux intellectuels ce que les politiques n’ont pas su faire.

L'équipe