C'était presque un dogme, l'homme, dans des conditions optimales, pourrait vivre jusqu'à 120 ans. Cette donnée intangible de la longévité humaine est maintenant de plus en plus contestée. Certains chercheurs affirment en effet qu'il n'y a tout simplement pas de limite biologique à la vie. A les entendre d'ailleurs, la première personne qui vivra jusqu'à 150 ans est déjà née. Il y a dix ans, un professeur de Berkeley publiait dans Science un article retentissant, qui montrait que l'âge maximal de la mort augmentait depuis un siècle et demi, connaissant même une hausse rapide depuis 30 ans. Et que par conséquent, sous réserve d'adopter une bonne hygiène de vie, rien ne laissait présager que cet âge maximal allait plafonner. Le magazine Books dont nous sommes partenaires pour cette émission vient de consacrer un gros, et très sérieux, dossier à la question « Vivre 120 ans, est-ce bien raisonnable ? » Ainsi donc, comme les années 90 étaient hantées par la fin de l'histoire, les nôtres le seront peut-être par la fin de la mort. Aussi l'historien britannique David Boyd Haycock peut-il conclure son ouvrage sur l'histoire de la longévité avec ces mots, repris dans Books: « Pas à pas nous approchons de ce miracle de la science, et quelques-uns d'entre nous s'en sortiront peut-être vivants. » Alors cette nouvelle promesse d'immortalité est-elle l'avatar postmoderne d'un rêve qui remonte à Mathusalem ou un horizon plausible de la bio-info-nano-convergence ?
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