La future réforme de l’assurance-chômage a une grande ambition : faire baisser drastiquement les chiffres du chômage. Mais, pour le moment, elle s’est attirée les foudres des partenaires sociaux. Comment adapter l’assurance-chômage au monde du travail actuel sans faire grimper les inégalités ?
- Claire Vivès Sociologue, chercheure au Centre d’études de l’emploi et du travail au Lise, le laboratoire de sociologie du Cnam (Conservatoire national des arts et métiers)
- Pascal Lokiec Professeur de droit à l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne, président de l'Association française de droit du travail et de la sécurité sociale
- Philippe Tibi Professeur de finance à l'Ecole Polytechnique, professeur invité dans plusieurs universités (Chine, Grèce, Italie), président-fondateur de Pergamon Campus
Carton plein pour la réforme de l’ assurance-chômage : elle ne satisfait ni les syndicats de salariés, ni les organisations patronales. Les premiers reprochent au gouvernement le durcissement des règles d’indemnisation : il faudra avoir travaillé plus longtemps sur une période plus courte pour être éligible. Les secondes s’opposent au principe du bonus-malus sur les contrats courts, une forme, selon elles, de taxation du travail.
Du côté de l’exécutif, on met en avant les économies qui vont en découler : 3,4 milliards d’euros sur les trois prochaines années. Mais c’est surtout l’objectif d’une baisse conséquente du chômage qui est avancé pour justifier cette réforme. Le système d’indemnisation actuel ne serait plus adapté à la réalité du marché du travail. Il aurait même un effet délétère sur le niveau du chômage : en baisse certes, à 8.7% désormais, mais bien au-dessus du niveau de nos principaux partenaires.
En son temps, en 1994, Denis Olivennes, futur patron de la Fnac et d’Europe 1, avait "théorisé" ce constat dans un article pour la revue Le Débat en parlant de " préférence française pour le chômage". Un constat que certains reprennent aujourd’hui à leur compte, constatant le décalage entre un marché du travail en pleine mutation et un système de protection qui bénéficie avant tout aux salariés en CDI.
"Y a-t-il une préférence française pour le chômage ?"
Articles
[DÉCRYPTAGE] - " Assurance chômage : ce que la réforme peut changer pour vous", le JDD, publié le 18 juin 2019 par Gaël Vaillant
[DÉBAT] - " Réduire les droits des demandeurs d’emploi fait-il baisser le chômage ?" avec Gilbert Cette et Dominik Grillmayer, La Croix, publié le 20 juin 2019, par Michel Waintrop
[ENTREVUE] - " La France est-elle trop généreuse avec les chômeurs ?" avec Claire Vivès, Les Idées claires de France Culture, publié le 19 février 2019
[TRIBUNE] - " Ubérisation : est-ce la fin du salariat", Libération, publié le 10 juin 2019, par Dominique Méda, Pascal Lokiec et Eric Heyer
[CHRONIQUE] - " En France, l’opposition obsédante entre l’Etat et le marché a mené à une impasse stratégique", Le Monde, publié le 24 novembre 2016 par Vincent Giret
[ANALYSE] - " Le CDI, une espèce en voie de disparition ?", Les Echos, publié le 01 août 2016, par Olivier Fernandes
[ANALYSE] - " Les 7 grandes mutations du monde du travail depuis Mai-68", La Tribune, publié le 23 mai 2018, par Audrey Fisne
[OPINION] - " Vingt ans après, « la préférence française pour le chômage » se porte bien", L’Opinion, publié le 26 Août 2014, par Olivier Auguste
[CHIFFRES-CLÉS] - " Temps partiel, CDI, chômage... Les chiffres-clés du marché du travail en 2018", Le Figaro, le 05 mars 2019
[DROIT DE REPONSE] - " Un débat autour de la Note de l'IES n°42 sur l'indemnisation chômage: « Droit de réponse » de la Dares (Ministère du travail), de Pôle Emploi et de l’Unédic et réaction de Mathieu Grégoire et Claire Vivés", publié le 31 mars 2018, par L’Institut Européen du Salariat (IES)
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