"Alcools" de Guillaume Apollinaire / La dictée : "Pierre et Jean" de Guy de Maupassant

"Le Pont des Invalides", aquarelle de Guillaume Apollinaire, 1916. Donation de Charles-A. et Gabrielle Kayser, 1967.
"Le Pont des Invalides", aquarelle de Guillaume Apollinaire, 1916. Donation de Charles-A. et Gabrielle Kayser, 1967. - © Jacques Faujour - Centre Pompidou, MNAM-CCI/Dist. RMN-GP
"Le Pont des Invalides", aquarelle de Guillaume Apollinaire, 1916. Donation de Charles-A. et Gabrielle Kayser, 1967. - © Jacques Faujour - Centre Pompidou, MNAM-CCI/Dist. RMN-GP
"Le Pont des Invalides", aquarelle de Guillaume Apollinaire, 1916. Donation de Charles-A. et Gabrielle Kayser, 1967. - © Jacques Faujour - Centre Pompidou, MNAM-CCI/Dist. RMN-GP
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Cette semaine, "En français dans le texte" étudie trois poèmes issus du recueil "Alcools" de Guillaume Apollinaire. Pour sa dictée, Rachid Santaki proposera un extrait de "Pierre et Jean" de Guy de Maupassant.

Avec

En français dans le texte vous propose d’écouter des grands classiques de la littérature française, mais aussi des textes d’histoire ou de philosophie, lus dans la voix de grands comédiens. Des œuvres au programme du baccalauréat, des classes de première ou de terminale, analysées avec le précieux concours des professeurs de l’Éducation nationale.

Aujourd'hui, Alcools de Guillaume Apollinaire.

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Né en 1880 à Rome d’une mère polonaise qui ne le reconnaît pas immédiatement, sujet de l’empire russe, Guillaume Apollinaire obtient la naturalisation en mars 1916, du fait de son engagement dans l’armée française.

Un poète en mouvement

Rome, Monaco, Londres, Paris... Guillaume Apollinaire « le voyageur » pour reprendre le titre de son poème qu'il avait lui-même  interprété en 1913 à la Sorbonne. Une expérience de poésie inédite où l’on entend pour la première fois la voix du poète. Un document rare archivé par la BNF et proposé par France Culture.

Un poème en vertige

Guillaume Apollinaire meurt jeune à trente-huit ans, en 1918 de la grippe espagnole. Au fil des ans et de sa plume, le poète va se constituer une œuvre et une identité, dans un mélange de références aux anciens et de modernité poétique.

« Cortège » est un long poème du recueil Alcools, dont les premières versions datent de 1906. Il est accompagné d’une dédicace à « M. Léon Bailby », directeur de L’Intransigeant, journal d’opinion de droite, nationaliste, au sein duquel Apollinaire tient la rubrique « La vie artistique » de 1910 à 1914, et où il met en lumière les avant-gardes esthétiques malgré le cadre conservateur du journal.

De la même manière, la voix du poème plonge ses racines dans un terreau lyrique ancien, tout en proclamant l’avènement d’une nouvelle identité poétique.

La poésie d’Apollinaire tend vers trois pôles : la multitude, le sacré, le mouvement. Or, ces trois pôles ont en commun le jeu de renversement qu’ils permettent. Dans un cortège, la foule peut aussi être vue comme une entité unique, et dès lors la multitude ne fait qu’un.

On entre dans le poème par un vers mystérieux, clos sur lui-même : « Oiseau tranquille au vol inverse oiseau ». Un palindrome ? Tout se passe comme si on pouvait lire le vers dans les deux sens, le renverser.

On pense à l’étymologie du mot « vers » : versus, de vertere, tourner. Cela nous plonge surtout dans le vertige du poème, dont ce vers liminaire se fait l’emblème.

Un nouvel espace poétique

« Un jour                
Un jour je m'attendais moi-même                 
Je me disais Guillaume il est temps que tu viennes »                
Extrait de « * Cortège * », poème du recueil Alcools de Guillaume Apollinaire

L’apostrophe avec le prénom d’Apollinaire nous ré-ancre dans le réel, on quitte le souffle prophétique. Le poète passe par la connaissance des autres pour marcher vers sa propre épiphanie.

Apollinaire fait un usage ostentatoire des cinq sens, qu’il passe en revue, pour mieux donner à voir sa capacité extraordinaire à saisir la multiplicité à partir de l’unité.

Le créateur est façonné par le cortège : il reçoit de lui l’usage d’une langue neuve qu’il reconnaît comme sienne : « Et le langage qu’ils inventaient en chemin/Je l’appris de leur bouche et je le parle encore ».

« À la Santé », le poète enfermé et solitaire

En 1911, Guillaume Apollinaire est enfermé une semaine à la prison de la Santé pour avoir gardé chez lui un objet d’art volé. Il s’y représente lui-même écrivant et méditant. Loin du poète riche de la connaissance universelle, il donne à entendre le lyrisme d’un prisonnier en détresse.

Pour aller plus loin

Poèmes lus par le comédien Emmanuel Lemire

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Analyse préparée par Mélanie Pircar, inspectrice pédagogique régionale de Lettres de l’Académie de Créteil**.**

>>> Lien vers la page Eduscol du site du Ministère de l'Éducation, des Sports et de la Recherche. Vous pourrez y trouver les analyses littéraire et grammaticale complètes.

Extrait musical

C’est une légende du jazz, un pianiste virtuose, qui nous a quitté ce mois-ci. Chick Corea avait soixante-dix-neuf ans. Le titre "Samba Yantra" est extrait de son deuxième album Now He Sings, Now He Sobs. Sorti en 1968, remasterisé en 2002.

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