Au XIXe siècle, le marché du crédit se généralise notamment grâce à la consommation de masse. Comment le développement du crédit a-t-il bouleversé l'économie et les rapports sociaux de l'époque ?
- Pierre-Cyrille Hautcoeur Economiste et historien, directeur de recherches au CNRS, professeur à l’Ecole d’économie de Paris et directeur d’études à l’EHESS
- Anaïs Albert Historienne, maîtresse de conférences à l'Université Paris-Cité, chercheuse au Laboratoire Identités, Cultures, Territoires
Si le crédit est apparu bien avant le XIXe siècle, c’est bien à cette époque qu’il connait un développement considérable, jetant les bases d’un marché national du crédit. Il ne s’agit plus de l’ardoise chez le petit commerçant, mais bien de crédits foncier, immobilier et commercial, gérés par des institutions. Un système de crédits qui va dans un premier temps largement bénéficier à la classe bourgeoise qui croît tout le long du XIXe siècle.
"Les hommes nouveaux, ceux qui n'ont pas de capital au départ, ont souvent des difficultés pour s’installer. Ils ont aussi besoin de crédit pour installer leur cabinet par exemple. Ils vont avoir recours à des instruments de crédit, comme le crédit notarié pour tout ce qui est immobilier." Pierre-Cyrille Hautcoeur
Avec l’apparition d’une consommation de masse permise par les progrès techniques et l’entrée dans l’ère industrielle, le crédit va aussi répondre à un désir de consommation immédiate. Les classes populaires, surtout à Paris, voient leurs salaires augmenter et peuvent dès lors accéder au mobilier, aux vêtements, ou même à la bicyclette, initialement apanage de la bourgeoisie. Ainsi, les Grands Magasins, vendeurs d’objets et de biens, deviennent également pourvoyeurs de crédits à la consommation pour les classes populaires.
"Ces magasins sont à la fois des magasins où l’on peut acheter des objets, des biens avec une branche dédiée au crédit. On paye entre un tiers et un quart de la somme et ensuite on part avec l’objet, ce qui est très important pour les classes populaires. Ce système permet de satisfaire les désirs de consommation et d’avoir les objets rapidement." Anaïs Albert
Références sonores
- Extrait du feuilleton La princesse du Rail de Henri Spade, ORTF, 1972
- Lecture de La Curée de Zola par Guillaume Gallienne – Ca peut pas faire de mal, France Inter, 23 mai 2015
- Lecture de Le ventre de Paris d'Emile Zola, par Tiphaine de Rocquigny sur la musique "Love Nest" de David SnellLakshman et Joseph De Saram
- Lecture de La peau de chagrin de Honoré de Balzac par Tiphaine de Rocquigny sur la musique "La Vie Francaise/Celebration" de David SnellLakshman Joseph De Saram
Références musicales
- "Le crédit" de Jean-Pierre Ferland
- "jtm de ouf" d'Eloi
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