Biodiversité : la dette cachée de nos économies

Au Brésil, la déforestation s'est accélérée cette année : c'est l'équivalent de la superficie de l'Île-de-France qui a été abattue en 12 mois, un record depuis 2008.
Au Brésil, la déforestation s'est accélérée cette année : c'est l'équivalent de la superficie de l'Île-de-France qui a été abattue en 12 mois, un record depuis 2008. ©Getty -  Tahreer Photography
Au Brésil, la déforestation s'est accélérée cette année : c'est l'équivalent de la superficie de l'Île-de-France qui a été abattue en 12 mois, un record depuis 2008. ©Getty - Tahreer Photography
Au Brésil, la déforestation s'est accélérée cette année : c'est l'équivalent de la superficie de l'Île-de-France qui a été abattue en 12 mois, un record depuis 2008. ©Getty - Tahreer Photography
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Alors qu'on s'interroge sur la soutenabilité de la dette publique, focus sur la dette cachée de nos économies, la dette écologique qui fragilise l’avenir de notre croissance et de nos organisations.

Avec
  • Aurélie Trouvé députée de Seine-Saint-Denis pour La France insoumise, économiste et ancienne porte-parole d’Attac
  • Claire Tutenuit Déléguée générale de l’Association française des Entreprises pour l’Environnement
  • Harold Levrel Économiste de l’environnement, professeur à l’Institut des sciences et industries du vivant et de l’environnement (AgroParisTech) et chercheur en économie écologique au Centre international de recherche sur l’environnement et le développement (Cired).

Alors que l'on s'interroge sur la soutenabilité de la dette publique, creusée à coup de milliards d'euros de relance, le spectre d'une autre dette, plus grave encore, se dessine : la dette écologique. Pour prospérer, nos économies consomment de la nature, usent des "services écosystémiques" comme on dit dans le jargon. Mais à force d'en extraire les ressources, certains points de rupture ont été atteints, si bien que l'on n'est plus certains aujourd’hui d’être en mesure d’entretenir capital si précieux. 

L’année 2020 sera l’année de prise de conscience par entreprise du fait que les risques entrainés par la perte de biodiversité sont réels. - Claire Tutenuit

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On a une croissance de l’urbanisation et d’artificialisation des sols qui est plus que proportionnelle à celle de la population. On consomme donc de plus en plus d’espace, et c’est une des principales sources d’érosion de la biodiversité. - Harold Levrel

Si certains professent foi dans l’innovation, d’autres appellent plutôt à la décroissance, à diminuer drastiquement la quantité de ressources que nous exploitons au quotidien. Derrière ces débats cependant se trouvent des interrogations communes sur notre capacité à limiter notre impact écologique et à réorienter nos activités économiques de façon à ce que la dette écologique soit soutenable pour les générations futures.

On sait qu’on peut produire de manière durable sur le plan social, économique et environnemental, à condition de changer profondément les systèmes de production. - Aurélie Trouvé

Le Temps du débat
50 min

Comment faire pour que notre déficit financier permette de réduire le poids de notre dette déficit écologique ? Le plan de relance annoncé cet été par le gouvernement français est-il à la hauteur des enjeux ? Pour en parler, nous avons fait appel à trois spécialistes de ces problématiques : Harold Levrel, économiste de l’environnement, professeur à l’Institut des sciences et industries du vivant et de l’environnement (AgroParisTech) et chercheur en économie écologique au Centre international de recherche sur l’environnement et le développement (Cired), Aurélie Trouvé, économiste et ingénieure agronome, co-présidente d’Attac France et Claire Tutenuit, déléguée générale de l’Association française des Entreprises pour l’Environnement.

Erratum

C'est 30 milliards d'euros qui sont accordés à la transition écologique dans le plan de relance français et non pas 20 milliards.

Références sonores

  • Extrait du discours d'Antonio  Guterres le 2 décembre 2020 (ONU INFO)
  • Extrait de l'intervention d'Anne Larigauderie dans l'émission « La Grande Table » le 5 février 2020 sur France Culture
  • Extrait du « discours de politique générale » de Jean Castex le 15 juillet 2020

Références musicales

  • «  La fièvre » de Julien Doré
  • « Bye Bye » de Oscar Anton