

En mars 1848, le gouvernement provisoire de la Deuxième République improvisait la création des comptoirs d'escompte, chargés d'oxygéner une économie au point mort. Plus d'un siècle et demi plus tard, deux d'entre eux ont un descendant commun... BNP Paribas.
- Nicolas Stoskopf Professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Haute-Alsace
- Laure Quennouëlle-Corre Historienne, directrice de recherche au CNRS
Dans le secteur bancaire, BNP Paribas est le leader incontesté en France. Indexé au CAC40 depuis 1993, dixième plus grande banque du monde et première du palmarès français, l’établissement est à la fois une institution de proximité et une grande banque financière internationale. Sa forme contemporaine est issue d’une fusion entre la Banque nationale de Paris (BNP) et Paribas en 1999. Mais l’origine de ce fleuron se trouve dans les sursauts révolutionnaires de la France du XIXe.
Les maisons mères de la BNP sont nées à l’initiative de l’État, ont connu des crises très sévères pendant lesquelles l’État est venu à leur secours, ont été nationalisées, puis fusionnées sous l’autorité de l’État, et, aujourd’hui, les banques jouent un tel rôle dans l’économie que l’État ne peut pas se désintéresser d’elles. - Nicolas Stoskopf
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C’est en effet vers les comptoirs d’escompte créés par le gouvernement provisoire de 1848 qu’il faut se tourner pour étudier la naissance de la BNP. Le comptoir d’escompte de Paris, d’une part, et celui de Mulhouse, qui ne semblait pourtant pas destiné à devenir une institution d’envergure, de l’autre. Chacun de leur côté, ces deux établissements deviendront de Comptoir national d’escompte de Paris (CNEP) et la Banque nationale pour le commerce et l’industrie (BNCI), deux des banques majeures qui accompagneront le développement du capitalisme français pendant la Troisième République. Nationalisées à la Libération, puis fusionnées par Michel Debré en 1966 pour former la BNP, ces deux banques à la même origine révolutionnaire formeront le champion national des Trente Glorieuses. Privatisé en 1993, la BNP rachètera la banque d'investissement Paribas à la suite d'une intense bataille boursière pour former... BNP Paribas.
En faisant l’histoire des relations entre l’État et les banques, c’est toute l’histoire du capitalisme français qui défile sous nos yeux. - Laure Quennouëlle-Corre
Quelle relation y a-t-il eu entre l’État français et les multiples branches qui ont formé le géant bancaire qu’on connaît aujourd’hui ? À BNP, la patrie reconnaissante… et vice-versa ? Pour parler de l'étonnante histoire de ce grand groupe, nous avons fait appel aux spécialistes Laure Quennouëlle-Corre, historienne et directrice de recherche au CNRS et Nicolas Stoskopf, professeur émérite d'histoire contemporaine à l’Université de Haute Alsace. Ils sont tous deux membres du Conseil scientifique de l’association pour l’Histoire de BNP Paribas.
Références sonores
- Lecture de la correspondance de George Sand. Lettre à Charles Poncy, poète ouvrier, 9 mars 1848.
- Lecture de Virgile de Jean Giono
- Extrait de l'émission « Concordance des temps » du 20 décembre 2008 sur France Culture
- Extrait d'un reportage sur la création de la BNP, Journal Télévisé de 13h du 7 mai 1966, archive Ina
Références musicales
- « Jolly Banker » de Billy Brad et Wilco
- « Broke » de Teddy Swims
L'équipe
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