La transition écologique et sociale ne se fera pas sans engager la responsabilité de chacun. Quels leviers d'action ont les individus et comment peuvent-ils entrainer les entreprises dont ils font partie dans leur conversion ?
- Cécile Renouard Religieuse de l'Assomption, économiste et philosophe, cofondatrice et présidente du Campus de la Transition
- Claire Tutenuit Déléguée générale de l’Association française des Entreprises pour l’Environnement
Il y a un an, Le Monde publiait un article mettant en évidence la « perte de sens totale » et le « malaise grandissant des jeunes ingénieurs face au climat », un sentiment qui se retrouve également chez les diplômés des écoles de commerces, confrontés à des débouchés en contradiction avec leurs idéaux et leurs valeurs. Alors que s'organisaient les premiers mouvements massifs des Jeunes pour le climat, les étudiants de Grandes Écoles lançaient un Manifeste pour un réveil écologique. D’HEC Paris, AgroParisTech, CentraleSupélec, l'Ecole Polytechnique ou encore de l’ENS Ulm, des étudiants appelaient les futurs diplômés à soutenir un changement radical des entreprises au travers d’engagements environnementaux et sociaux concrets.
L’individu n’est jamais déconnecté des autres et de son contexte spécifique. Néanmoins, il peut décider de vivre d’une manière ou d’une autre. Si ses efforts ne suffisent pas, ils peuvent être déterminent pour enclencher des dynamiques qui vont influer sur de nouvelles règles du jeu ou de nouveaux comportements collectifs. - Cécile Renouard
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Parmi les acteurs à fort impact environnemental et social se trouvent les entreprises, et surtout les multinationales, dont l'ancrage territorial et dans un écosystème d’acteurs rend impossible de négliger les conséquences de leur production. Depuis une cinquantaine d’années, l’idée de Responsabilité sociale de l’entreprise (RSE), selon laquelle celle-ci ne serait pas qu’une machine à engranger des profits à ses actionnaires, avance. Plusieurs lois sont passées pour essayer de donner aux boîtes la possibilité de s’engager dans la transition écologique et socialement responsable que beaucoup appellent de leurs vœux.
L’entreprise peut être porteuse de solutions vis-à-vis des problèmes sociaux. Ce sont ses ingénieurs qui vont innover, qui vont trouver comme produire et s’organiser de manière efficace. - Claire Tutenuit
Comment passer de cette quête de sens individuelle à de profondes transformations de nos modes de production et de consommation, remettant au cœur de l’entreprise des valeurs écologiques et sociales ? Face à un monde qui repose amplement sur un système capitaliste, la quête du profit et une société de surconsommation, comment ces individus poussent-ils les institutions à repenser leur cursus et les entreprises à entendre leurs revendications ? Quels autres leviers peuvent permettre ces transformations, tant au niveau de l’autoentreprise que des grandes firmes multinationales ?
Pour parler de ces grands défis du XXIe siècle, nous avons fait appel à deux chercheuses et actrices de la transition écologique. Cécile Renouard, philosophe, directrice scientifique du programme de recherche CoDev pour compagnies et développement à l’ESSEC et Présidente du Campus de la Transition, ainsi que Claire Tutenuit, déléguée générale de l’association Entreprises pour l’environnement. Cette dernière a publié en 2019 une étude intitulée ZEN 2050 qui explore la faisabilité de la neutralité carbone de la France en 2050.
Références sonores
- Clément Choisne le 4 décembre 2018 à la cérémonie de remise des diplômes Centrale Nantes
- Elinor Ostrom le 28 juin 2011 (OECD)
- Michel Lenay le 20 juin 1999 dans l'émission « Le Choix d’Inter »
- Corine Bazina le 10 décembre 2015 (HEC Paris)
Références musicales
- « Sunset Strip » de J. E. Sunde
- « Waiting on the world to change » de John Mayer
L'équipe
- Production
- Production déléguée
- Réalisation
- Collaboration
- Collaboration
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