A travers les mots de l'écrivain britannique Charles Dickens, se dessine le portrait d'une Angleterre victorienne en pleine ébullition mais aussi terriblement brutale. Ce témoin privilégié décrit ainsi un monde industriel émergent, et transpose ce qu'il observe du réel social dans la fiction...
- Fabrice Bensimon Professeur d’histoire et de civilisation britanniques à l'université Paris-Sorbonne, membre du Centre d’Histoire du XIXe siècle (Paris 1- Paris 4)
- Jean-Pierre Ohl Écrivain
"Dickens a une approche morale de l’économie et de la société. Il ne parle pas en termes de classes sociales, mais d’une déshumanisation. Les rapports humains sont remplacés par les rapports d’argent qui envahissent toute la vie sociale et économique. Les ouvriers sont les petits rouages qui permettent à cette grande machine de fonctionner, mais ils n’ont plusieurs personnes à part entière." (Fabrice Bensimon)
Premier jour d’une nouvelle série consacrée à l’Angleterre industrielle et aux représentations qu’en offre la fiction. C’est la littérature, sous la plume notamment de Charles Dickens (1812-1870), qui a le mieux rendu compte de l’atmosphère de l’essor industriel de l’Angleterre victorienne. Des romans situés à la charnière entre les reliquats du XVIIIe siècle des rois George, et l’entrée dans une nouvelle ère technique et économique. Une ère qui révèle une Angleterre avant-gardiste en pleine ébullition, mais dont les mutations pèsent sur les classes les plus fragiles, que le brouillard de Londres a rendu invisible. Dickens propose dans ses récits, de lever pour un temps le brouillard et de regarder en face cette révolution qui embrasse la société toute entière. L’histoire qu’il raconte est au fond celle du libéralisme, du capitalisme naissant et de la misère des travailleurs, qui ne sont parfois encore que des enfants.
"Une chose qui a beaucoup préoccupé Dickens est l'idée que le fruit du travail de l'Homme est en quelque sorte confisqué par le nouveau système et par la spéculation. [...] Et il ne sépare pas la condition de travail des enfants et l'éducation. Pour lui, l'éducation doit être humanisée, faire place à la poésie, la littérature à toutes les matières que l'utilitarisme voudrait bannir au profit de l'économie et du pragmatisme." (Jean-Pierre Ohl)
Références sonores :
- Quantic, "Time Is The Enemy", extrait de l'album The 5th Exotic, Tru Thoughts, 2001 (générique)
- Lecture d'un extrait de Temps difficiles (1854) de Charles Dickens, traduction française de William Hugues
- Extrait d'Oliver Twist (2005), film réalisé par Roman Polanski, avec Jeremy Swift (Mr. Bumble), Michael Heath (Mr. Sowerberry) et Gillian Hanna (Mrs. Sowerberry)
- "Oom-Pah-Pah", extrait de la comédie musicale Oliver!, musique et paroles de Lionel Bart
- Lecture d'un extrait des Carillons (1844) de Charles Dickens, traduction française d'Amédée Pichot, in Contes de Noël, Amyot, 1847
- Liz Green, "Bad Medicine", extrait de l'album O, Devolution!, 2011
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