Le plan de relance prévoit certaines dépenses susceptibles de dynamiser la construction périurbaine. Pourtant, la banlieue pavillonnaire, tant convoitée pendant la seconde moitié du XXe siècle, fait aujourd'hui moins rêver.
- Renaud Le Goix Géographe et professeur à l’Université de Paris et membre du laboratoire géographie-cité
- Anne Lambert Sociologue, chercheuse à l’Institut national d’études démographiques (Ined) et directrice de l’unité de recherche Logement, Inégalités Spatiales et Trajectoires.
Le plan de relance annoncé début septembre par le gouvernement prévoyait un effort sur l’habitat (rénovation, isolation thermique) susceptible de dynamiser la construction. Quelques semaines plus tard, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire annonçait un assouplissement des règles du crédit immobilier : allongement de la durée maximale d’endettement passant de 25 à 27 ans, et des taux d’endettement, portés à 35% contre 33% auparavant, devant permettre l’accès à la propriété aux primo-accédants.
Depuis la seconde moitié du XXe siècle, le système économique comme les politiques gouvernementales en matière d’habitat ont facilité l’accès à la propriété, l’élargissant aux classes moyennes inférieures. De grands ensembles proprets alignent des maisons individuelles identiques et incarnent le rêve de la propriété avec jardin, grignotant les paysages et les zones rurales.
Le modèle d’une banlieue romantique et bourgeoise a été fixé par les classes supérieures dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Il est ensuite remployé pour les catégories moyennes dans une vision paternaliste et patronale, qui voit dans le pavillon un moyen de loger la main d’oeuvre. - Renaud Le Goix
Aujourd'hui, le rêve pavillonnaire est de plus en plus critiqué. Moches, rigidement normatives et peu compatibles avec la transition écologique,ces zones sont aujourd’hui perçues comme des anomalies urbanistiques. Qu’en est-il aujourd’hui de ce grand rêve urbanistique de la seconde moitié du XXe siècle ? À l’heure où de nombreux citadins cherchent à s'éloigner des villes pour les campagnes, les zones périurbaines connaissent-elles le regain de popularité qu’on leur octroie ? Et renouvellent-elles le rêve français de l’accès à la propriété pavillonnaire et son jardin ?
La massification des prêts aidés et des individuels à l’accession de la propriété date du milieu des années 1970. On connaît alors une croissance très rapide du taux de propriétaire jusqu’en 1984. Depuis, on stagne : on est passé de 54% de propriétaires en 1984 à 58% aujourd’hui. - Anne Lambert
Pour en parler, nous avons fait appel à deux spécialistes de la question, Anne Lambert, sociologue, chercheuse à l’Institut national d’études démographiques (Ined) et directrice de l’unité de recherche Logement, Inégalités Spatiales et Trajectoires ainsi que Renaud Le Goix, géographe et professeur à l’Université de Paris.
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