Fiat, un empire droit dans sa botte : épisode 2/2 du podcast L’économie à l’italienne

Avec ses formes arrondies et son petit espace, la Fiat 500, créée en 1957, est l’une des voitures les plus emblématiques des Trente Glorieuses.
Avec ses formes arrondies et son petit espace, la Fiat 500, créée en 1957, est l’une des voitures les plus emblématiques des Trente Glorieuses. ©Getty - Wolfgang Kaehler
Avec ses formes arrondies et son petit espace, la Fiat 500, créée en 1957, est l’une des voitures les plus emblématiques des Trente Glorieuses. ©Getty - Wolfgang Kaehler
Avec ses formes arrondies et son petit espace, la Fiat 500, créée en 1957, est l’une des voitures les plus emblématiques des Trente Glorieuses. ©Getty - Wolfgang Kaehler
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Le constructeur italien Fiat, fondé en 1899, a survécu aux remous politiques et aux crises économiques qui ont jalonné l’histoire de l’Italie au cours du XXe siècle. Jusqu'à devenir le symbole du capitalisme familial italien. Comment expliquer cette résilience ?

Avec
  • Luciano Segreto Professeur d'Histoire économique et d'histoire de l'entreprise à l'université de Florence et professeur de l’histoire de l’entreprise à la Bocconi
  • Pierre de Gasquet Grand reporter, journaliste d’investigation et correspondant en Italie pendant 10 ans pour Les Echos

Quand on pense à l’industrie italienne et au “made in Italy”, c’est souvent la mode qui vient en tête. Pourtant, pendant des décennies, Fiat (Fabbrica Italiana Automobil Torino) a été la plus grande entreprise de la Botte et a représenté le capitalisme à l’italienne et le miracle économique italien.

Pour tous les Italiens, les dirigeants emblématiques de Fiat, et en premier lieu Gianni Agnelli, qui l’a dirigée pendant la deuxième partie du XXe siècle, sont parmi les plus grands “padres padrones” de l’Italie. La famille Agnelli a su composer avec les cercles politiques et industriels, permettant à son entreprise de survivre à deux guerres mondiales et de nombreux remous économiques et politiques en Italie.

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Les PME connaissent leur grand essor à partir des années 1970, quand la crise des grandes anciennes entreprises commence. Les grandes familles du capitalisme italien tombent alors dans l'oubli ou sont obligées, comme Fiat, de se diriger chez Mediobanca. Dans les années 1980, cela continue : "piccolo è bello", tout ce qui est petit était par définition parfait, c'était la nouvelle idéologie. - Luciano Segreto

L’histoire de Fiat, au-delà de celle de ses dirigeants, c’est aussi l’histoire de l’industrie italienne, et plus généralement de l’économie italienne. L’Italie était un pays assez peu développé au début du XXe siècle, et les deux miracles économiques italiens ont complètement transformé le pays. Fiat est un cas d’école de ces transformations économiques. FCA (Fiat Chrysler Automobiles), résultat de la fusion entre Fiat et Chrysler en 2014, a récemment elle-même fusionné avec PSA (Peugeot) en janvier 2021, pour créer le groupe Stellantis. C’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour le constructeur Fiat, qui, pour beaucoup, n’a plus grand chose d’italien.

Le rachat de Chrysler est un coup de poker et un coup de génie qui transforme radicalement Fiat. Fiat était un petit constructeur à l'échelle mondiale, et le sauvetage de Chrysler n'était pas du tout joué d'avance. Marcchione propulse Fiat sur la scène internationale et rend un service énorme à John Elkann, qui était le dauphin un peu fragile et qui recueille aujourd'hui les fruits de cette internationalisation. - Pierre de Gasquet

En quoi Fiat incarne-t-il le capitalisme familial italien ? Quelle est l’histoire de la dynastie italienne des Agnelli, les “Kennedy italiens” à la tête de l’empire Fiat depuis plus d’un siècle ? Pour en parler, nous avons fait appel à Pierre de Gasquet, grand reporter, journaliste d’investigation et correspondant en Italie pendant 10 ans pour Les Echos et Luciano Segreto, professeur d'Histoire économique et d'histoire de l'entreprise à l'université de Florence et professeur de l’histoire de l’entreprise à la Bocconi.

Journal de 12h30
25 min

Références sonores

Références musicales

  • Adriano Celentano - « Uomo Macchina »
  • Willo - « I go »

Pour aller plus loin

Un article intitulé « Miracles et défaillances de l'économie italienne » écrit par notre invité Luciano Segreto

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