L'économie selon... Amandine Gay : épisode 27 du podcast L'économie selon...

"Ouvrir la voix", "Une poupée en chocolat", "Une vie à soi" : les œuvres de la réalisatrice afroféministe Amandine Gay
"Ouvrir la voix", "Une poupée en chocolat", "Une vie à soi" : les œuvres de la réalisatrice afroféministe Amandine Gay - Otto Zinsou
"Ouvrir la voix", "Une poupée en chocolat", "Une vie à soi" : les œuvres de la réalisatrice afroféministe Amandine Gay - Otto Zinsou
"Ouvrir la voix", "Une poupée en chocolat", "Une vie à soi" : les œuvres de la réalisatrice afroféministe Amandine Gay - Otto Zinsou
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A travers deux documentaires et un essai, Amandine Gay montre comment facteurs culturels, sociaux mais aussi économiques pèsent sur les destinées des femmes, de la naissance aux choix de carrière, et plus particulièrement dans l’économie culturelle.

Avec

Tiphaine de Rocquigny reçoit, pour ce nouvel épisode de "L'économie selon…" Amandine Gay.

Cinéaste et militante afroféministe, à travers ses documentaires elle s'attache à décoloniser nos imaginaires et à redonner de la visibilité aux femmes noires. Avec elle nous allons parler de Blaxploitation, des liens entre argent et création, et même de Dirty Dancing...

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La création artistique, une question de moyens

La création n'est pas décorrélée du monde réel : il y a une fiction selon laquelle un ou une artiste serait une entité séparée des conditions matérielles, et c'est faux. Pour écrire il faut avoir le temps d'écrire, il faut avoir un espace pour écrire, il faut avoir une intimité, il faut avoir les moyens de ne pas avoir un job alimentaire. Tous ces enjeux là sont très importants, et "Une chambre à soi" de Virginia Woolf a été un texte fondateur pour moi. Je savais que si je voulais me lancer dans une carrière artistique il allait falloir développer un esprit très concret, et un rapport très précis au pécunier.

Il y a souvent cette idée, particulièrement en France, qu'il y aurait d'un côté le monde de l'argent, des choses très terre à terre voire même un peu vulgaires, et puis de l'autre le monde créatif. Or ces deux choses vont ensemble, c'est juste que les gens font semblant que ce n'est pas le cas. Il vaut mieux avoir l'esprit aiguisé sur les questions financières quand on veut faire des films.

Parler d'argent,  une façon de reprendre le pouvoir

Si on ne peut pas parler des questions d'argent publiquement, on ne peut pas réduire les inégalités. Il y a un mouvement initié par une autrice noire aux Etats-Unis, qui a lancé un hashtag #publishingpaidme, "le monde de l'édition m'a payé". Elle a demandé à ce que les auteurs et les autrices blancs et blanches révèlent sur Twitter les avances qu'ils percevaient pour qu'on ait une vision claire des disparités. Ils ont répondu présent, c'était incroyable, on a découvert des inégalités monstrueuses. Cela a forcé les maisons d'édition à rendre des comptes. J'ai tenté de faire la même chose pour "Une poupée en chocolat" : il n'y a eu aucun écho. Bien sur que c'est inconfortable mais cela pourrait changer tellement de choses.

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Pour aller plus loin

  • Le documentaire "Une vie à soi" est disponible _s_ur le site d’ UniversCiné, sur le site d’ Arte Boutique, sur le site de Ciné Mutins. Le DVD est disponible chez ESC Distributions.
  • " Naissance d'un héros noir au cinéma américain", documentaire sur la vie et l'ouvre de Melvin van Peebles est disponible sur Arte.fr. En 1971, Melvin Van Peebles bouleverse la figure du héros noir dans le cinéma américain avec "Sweet Sweetback’s Baadasssss Song". Ce documentaire retrace la genèse de ce film coup de poing, qui donna naissance au mouvement de la Blaxploitation, de "Shaft" de Gordon Parks à "Jackie Brown", l'hommage au genre par Quentin Tarantino. Réalisé par Catherine Bernstein et Martine Delumeau.

Références sonores

  • Lecture d’un extrait de “Une chambre à soi” de Virginia Woolf
  • Archive de Melvin van Peebles, pionnier de la Blaxploitation / Extrait de l'émission Voices sur RFI, "Melvin Van Peebles, African-American film-maker" (18/09/2000)
  • Extrait du documentaire “Ouvrir la voix” d'Amandine Gay sorti en 2017
  • Extrait du film “Dirty Dancing” de Emile Aroldino (1987)
  • Extrait du documentaire “Une vie à soi” d'Amandine Gay sorti en 2021

Références musicales

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